Zones humides : une biodiversité exceptionnelle menacée

3 Feb 2020

Madagascar a célébré le 31 janvier dernier la journée mondiale des zones humides sous le thème « Zones humides et biodiversités ». La célébration s’est tenue au parc Tsarasaotra d’Antananarivo, le plus petit site Ramsar urbain du monde.

Au total, la Grande île compte 20 sites Ramsar dont la majorité se trouve dans les Aires Protégées. Ces sites se répartissent dans huit régions administratives, principalement dans l’Ouest de Madagascar.

Ces espaces, en raison de leur diversité et de leur richesse, environnementale, sont aujourd’hui très prisés par les adeptes du tourisme vert, voire durable.

Dans le sud, le Parc National Tsimanampetsotse, abritant le premier site RAMSAR de Madagascar, propose un circuit pour découvrir ses zones humides ainsi que sa population. Dans l’ouest du côté de Mahajanga, la Nouvelle Aire Protégée Mahavavy Kinkony est très prisée des birdwatchers du monde entier. En effet, le site, s’étendant sur près  de 30 000 hectares est parfait pour observer les oiseaux dans des conditions exceptionnelles, grâce à la grande variété d’espèces qui y évoluent naturellement. D’ailleurs, un safari des oiseaux est organisé sur cette vaste étendue sauvage tous les ans par les acteurs du tourisme local…

5 zones humides reconnues d’importance internationale sont gérées par Madagascar National Parks (MNP), à savoir le Parc National Tsimanampesotse, les Zones Humides d’Ankarafantsika, les récifs coralliens au niveau de Nosy Ve Androka et Sahamalaza, ainsi que les lacs dunaires de Sirave et Ambondro.

Ces sites présentent une richesse en biodiversité incomparable et diverses. Ce sont aussi des lieux de nidification importants de plusieurs espèces menacées et migrateurs et fournissent des services écologiques importants pour les populations riveraines.

Cette biodiversité exceptionnelle est cependant menacée par la pêche illicite, l’ancrage illégal des bateaux/pirogues, le piétinement des coraux, la coupe illicite et le défrichement des mangroves. En effet, la désignation en tant que site Ramsar n’implique pas tacitement une protection légale dans le pays.

Pour le cas des sites gérés par Madagascar National Parks qui sont englobés dans des aires protégées, ils bénéficient des mesures réglementaires de protection fournies par le Code de Gestion des Aires Protégées qui assurent la conservation durable de la biodiversité des zones humides.

Madagascar National Parks a également développé un plan de gestion qui regroupe 4 axes stratégiques pour leur préservation. Sur terrain, des patrouilles de surveillance sont régulièrement effectuées avec les agents de terrain, les forces de l’ordre et les communautés locales. Des recherches scientifiques et des sensibilisations sont aussi menées au niveau de ces sites pour contribuer à leur préservation. Et des activités d’appuis au développement des communautés riveraines sont mises en œuvre, à l’exemple du Projet Pêche Côtière Durable au niveau de Nosy ve, Kirindy Mite et Sahamalaza ayant pour objectif de contribuer à la gestion durable des ressources naturelles marines dans des zones côtières malagasy ainsi qu’à l’augmentation des revenus de la population locale.

 

Ony Rabé