Un webinaire sur les enjeux des médias dans la couverture des conflits électoraux en faveur de l’apaisement, de l’inclusivité et de la crédibilité des scrutins
Le 26 janvier 2024, l’ONG Communication Idea Development (CID) a organisé un webinaire intitulé “Les Enjeux des Médias dans la Couverture des Conflits Électoraux en Faveur de l’Apaisement, de l’Inclusivité et de la Crédibilité des Scrutins”.
Cet événement, inscrit dans le cadre de l’initiative PVEMadagascar 2023 et soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), s’est déroulé virtuellement, rassemblant experts, acteurs politiques, professionnels des médias, et public intéressé. L’objectif principal était d’explorer les résultats clés du monitoring des médias effectué par l’ONG CID pendant les élections présidentielles de 2023, dans une perspective de prévention des conflits pour les échéances futures.
Le webinaire a mis en évidence le rôle crucial des médias dans la couverture des conflits électoraux, soulignant les tensions et les défis inhérents au processus électoral des élections présidentielles de 2023. L’ONG CID a sollicité l’expertise de trois intervenants pour partager leurs points de vue sur la
base des résultats de monitoring des médias effectué durant les présidentielles de 2023: Hilda Hasinjo, Actrice politique ; Cynthia Rahelindisa, Journaliste auprès de Vaovao Check et MALINA ; et Miary Rasolofoarijaona, Chercheur-enseignant en communication et Gérant de Infos Culture Média.
Parmi les résultats identifiés par l’ONG CID, deux conflits majeurs ont marqué le processus électoral, liés à l’éligibilité d’Andry Rajoelina et à l’intérim de la Présidence de la République. Ces conflits ont exacerbé la méfiance de l’opposition envers les institutions électorales, entraînant une polarisation
manifeste de l’environnement politique et des incidents de violences électorales, notamment pendant la période de propagande. L’analyse des résultats a recensé 142 incidents de violences électorales, dont les principales victimes sont les candidats, les comités de soutien et les citoyens ordinaires, pendant la campagne électorale d’octobre à novembre. Parmi les facteurs amplificateurs des conflits, on compte la circulation de 102 cas de fausses informations, principalement pendant la période de propagande. Des cas de confusion informationnelle ont été relevés, mais aussi de situations où même les médias et les acteurs politiques ont été trompés, mettant ainsi en lumière l’importance de renforcer la résilience à la fois des médias et des citoyens face à ce phénomène.
La représentativité des femmes et des jeunes a également été abordée, soulignant une plus grande visibilité des femmes, mais avec des améliorations nécessaires pour valoriser pleinement leur contribution. Concernant la communication institutionnelle de la CENI, l’analyse a révélé une image
globale mitigée de l’institution. Enfin, le pluralisme politique a été étudiée, soulignant la nécessité d’assurer une couverture équilibrée et diversifiée des acteurs politiques dans les médias. 3474 cas de couverture d’acteurs politiques ont été recensés. Malgré certains progrès, des préoccupations
persistent quant à la partialité des médias dans leur traitement des événements politiques.