Un premier semestre 2021 marqué par une accélération du taux d’inflation, selon la Banque centrale

13 Oct 2021

Durant les six premiers mois de 2021, le taux d’inflation s’est accéléré. De janvier à juin 2021, l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a augmenté de 3,7% contre 2,2% pour la même période en 2020. En termes de glissement annuel (de juin 2020 à juin 2021), l’inflation a ainsi varié de 6,1% contre 3,9% à la même période en 2020 et 4,5% depuis fin décembre 2020.

Les hausses les plus élevées ont été celles des « PPN », dont la variation a atteint 8% si elle était de 2,7%en juin 2020. En particulier le « riz », le renchérissement a été de 7,8% contre 1,8% il y a un an. Néanmoins, les prix de l’énergie ont peu varié (variation de 1,8 %). L’inflation sous-jacente (inflation hors riz et énergie), dont l’évolution est censée être plus en relation à celle de la monnaie, s’est située à 6,0%.

Selon leurs origines, de janvier 2021 à juin 2021, les prix des « produits locaux » et des « produits semi-locaux » ont varié de manière similaire de 3,8% quand ils étaient respectivement de 2,3% et de 2% sur la même période en 2020. Les mesures restrictives prises par l’État (limitations à la mobilité des personnes à l’intérieur du pays, arrêt des activités les fins de semaines, fermeture des frontières) durant la deuxième vague ont impacté la production d’une manière générale. La raréfaction des produits ainsi que la hausse des coûts des intrants ont entrainé une augmentation des coûts de production et, par la suite, l’accroissement des prix de vente des « produits locaux », dont celui du « riz » en particulier. En effet, le prix de ce dernier a augmenté de 5,6%au premier semestre de 2021 contre une légère variation de 1,1% pour la même période en 2020

Pour faire face à la crise sanitaire, les ménages ont révisé leurs habitudes de consommation en favorisant les « produits locaux » par rapport aux « produits importés » relativement plus chers. Les prix de ces derniers ont augmenté de 2,8% depuis le début de l’année 2021 contre 2,2% sur la même période de 2020.

Sous l’angle du secteur de production, la hausse de prix la plus marquée depuis le début de l’année 2021 est celui des « produits vivriers transformés » avec une croissance de 5,5% contre 1,5% à la même période en 2020. Viennent ensuite les prix des « produits vivriers non transformés », des « produits manufacturés industriels » et des« produits manufacturés artisanaux » avec des évolutions respectives de 4,2%, 3,8% et de 3,6% contre des hausses respectives de 2,7%, 2,9% et 1,2%. Un accroissement de 5,8% cent a été relevé concernant les « PPN » depuis le début de l’année, alors qu’il était de 1,2% en 2020.

Selon la classification des produits par fonction, la variation du prix de « santé » reste la plus importante par rapport aux autres produits avec une évolution de 6,8% depuis le début de l’année contre 4,3% un an auparavant. Pour faire face à l’importance de la deuxième vague de l’épidémie de COVID-19, les pharmaciens ont dû renouveler leurs stocks de médicaments.

Par ailleurs, les prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » ont accru de 5,1 pour cent sur la période, comparés à une augmentation de 2,0% en 2020. Cette hausse a traduit le changement engendré par la crise au niveau de la consommation des ménages. Les mesures restrictives durant la deuxième vague ont modifié les comportements des ménages en priorisant les dépenses en consommation alimentaires au détriment d’autres produits comme les « boissons alcoolisées », les « logements, eau, électricité, gaz et autres combustibles » et les « transports ». Pour ces autres produits, leurs prix ont certes augmenté mais les hausses enregistrées sont en deçà des évolutions de l’année dernière, à savoir : 3,3%, 1,4% et 0,7% contre respectivement 9,9%, 2,5% et 1,5% un an auparavant.

 

( Extrait Conjoncture économique et Monétaire au cours du deuxième trimestre-Bulletin de BFM)