Un centre de référence sur les bois précieux mis en place à l’Université d’Antananarivo

21 Dec 2020

Les bois précieux de Madagascar, représentés par les genres Dalbergia regroupant les bois de rose et palissandre et Diospyros  les bois d’ébène, sont actuellement très recherchés aussi bien pour leurs caractéristiques technologiques et esthétiques que pour leurs possibilités d’utilisations diverses, telles que la menuiserie fine entre autres. Suite aux   demandes incessante et à l’exploitation abusive de leurs bois sur les marchés national et   international, ces espèces ligneuses sont devenues menacées d’extinction.

Suite à l’inscription de ces espèces dans l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en  2013, Madagascar s’est engagé, dans son plan d’action (Décision 98.18), à identifier les principales espèces possédant une valeur commerciale et élaborer des méthodes d’identification facile et fiable afin de faciliter la mise en application de la CITES. Pour cela, le développement d’un bon outil d’identification fiable est requis, notamment par la mise en place d’une collection de référence complète et bien documentée de toutes les espèces de Dalbergia et de Diospyros malgaches.

Dans ce contexte, Madagascar a obtenu un financement de 200.000 $ de l’USAID pour un projet intitulé « Mise en place d’une collection de référence pour l’identification des bois de rose, palissandres et ébènes de Madagascar », d’une durée de deux ans.

Les objectifs de ce projet consistent à développer des collections de référence pour les spécimens de bois de Dalbergia et Diospyros malgaches, à chaque spécimen de bois est associé un échantillon d’herbier ; finaliser les systèmes d’identification anatomique existants en incorporant les résultats de l’analyse du bois par machine-vision développée avec les chercheurs américains  Drs Wiemann et Hermanson de l’USDA ; et réduire le risque d’extinction des espèces en favorisant leur conservation in-situ par enrichissement dans leur milieu naturel dans quatre Aires Protégées : Ambohidray,Ampasindava, Marolambo et Tsitongambarika.

L’identification est l’élément de base de l’application de la CITES. Cette collection de référence des espèces de Dalbergia et de Diospyros de Madagascar permet à court terme de développer l’outil traditionnel et pionnier d’identification du bois qui est l’anatomie du bois automatisé par un appareil portatif appelé xylotron pour former une base de données numérique de référence sur les bois précieux.

Elle permet également à moyen terme à améliorer la prise de décision liée à la gestion durable des forêts, la traçabilité et la formulation de l’Avis de Commerce Non Préjudiciable ou ACNP. Ce dernier, évalué au niveau de l’espèce nécessite une identification précise et une bonne capacité des acteurs impliqués dans le contrôle pour différencier les espèces de bois et leurs dérivés tout au long de la chaine du commerce. Le projet a aussi pour ambition la promotion de la conservation in situ en vue d’une restauration écologique de leurs habitats naturels et un enrichissement de la forêt écrémée de Madagascar.

A noter que depuis 2013, l’USAID a engagé 53 millions de dollars dans des programmes de lutte contre le trafic d’espèces sauvages et de bois précieux, de renforcement de la gouvernance des ressources naturelles, d’amélioration de la gestion des forêts et des aires marines et d’amélioration des opportunités économiques pour ceux qui vivent à proximité des aires protégées.

 

L. R.