Tendance à la hausse de la proportion d’enfants dépistés souffrant de malnutrition aigüe sévère et modérée

23 Feb 2023

Depuis fin 2022, le ministère de la Santé a mis en place un système de surveillance dans le Grand-Sud et Grand-Sud-Est. Pour les 7 premières semaines de 2023, près de 90 000 enfants ont été dépistés dans ces 6 Régions au niveau des structures de santé. Sur cette période, la proportion d’enfant dépistés souffrant de malnutrition aigüe sévère et modérée a eu tendance à augmenter, passant respectivement de 5.7% des enfants la première semaine à 10.8% en semaine 7 pour la malnutrition aigüe sévère (MAS), et de 8.6% à 11.9% pour la malnutrition aigüe modérée (MAM).

Parmi les districts ayant rapporté des informations, ceux de Befotaka et Ikongo dans le Grand Sud Est et de Ampanihy, Betioky et Bekily dans le Grand Sud, sont ceux avec les proportions de MAS et MAM les plus importantes par rapport aux enfants dépistés. Au total, 3170 enfants MAS étaient pris en charge en semaine 7 dans le Sud Est, et près de 3300 dans le Grand Sud.

Le ministère de la santé et l’ORN prévoient de renforcer au cours du 1er semestre le système de surveillance, pour avoir des données prenant mieux en compte l’ensemble des cas de malnutrition aigüe.

Au mois de Janvier 2023, environ un ménage sur deux dans l’ensemble des régions du Grand-Sud et Grand-Sud-Est aurait eu une consommation non acceptable.

Par région, ce sont surtout les ménages d’Androy et d’Anosy qui auraient une consommation alimentaire limite ou pauvre avec la crise liée aux déficits pluviométriques. Le même niveau serait constaté au niveau des régions Vatovavy et Fitovinany qui auraient été affectés par des inondations. Les ménages dans la région Atsimo Atsinanana sembleraient être moins affectés (2 ménages sur 3 ayant une consommation alimentaire acceptable), rapporte-t-on.

L’on indique que le niveau d’insécurité alimentaire reste toujours critique dans la partie Sud de l’île même si on note une légère amélioration par rapport aux projections d’avril 2022.

Sur la période de novembre 2022 à mars 2023, en effet, aucun district n’est en phase 4 urgence IPC. A noter toutefois que des poches de vulnérabilité et de malnutrition persistent dans l’ensemble des zones d’analyse.

Sur la période d’avril à juillet 2023, l’on prévoit une amélioration de la situation alimentaire qui est cependant conditionnée non seulement par une bonne pluviométrie mais surtout et également par l’accès aux semences, aux boutures, combinées avec la maitrise des déprédateurs, et un soutien de la population les plus vulnérables pendant le pic de soudure pour que ces ménages n’adoptent pas des stratégies d’adaptation négatives de crise et d’urgence.

L’inflation, la recrudescence des maladies liées à l’eau et vectorielle, l’insécurité, et la dégradation voies d’accès sont autant de facteurs qui méritent un suivi accru durant le pic de soudure, indique-t-on. Ces facteurs impactent non seulement sur la disponibilité alimentaire mais également sur les sources de revenus de nourritures des ménages ruraux.