RGPH 3: 21% des personnes sont sans instruction à Madagascar

27 Jul 2022

La majorité de la population âgée de 3 ans ou plus se retrouve dans les catégories sans instruction (28,4 %) ou du niveau primaire (44,4 %) et la proportion de la population ayant le niveau supérieur reste très faible (2,8 %), d’après le rapport Compétences linguistiques et scolarisation à Madagascar sur les résultats du RGPH 3.

Parallèlement à cette situation, une disparité est constatée entre les hommes et les femmes, entre le milieu rural et le milieu urbain et entre les régions. Cependant, la comparaison du niveau d’instruction de la population en 1993 et 2018 affiche une nette amélioration au niveau du groupe d’âges de 10 ans ou plus. A titre d’exemple, la proportion de personnes sans instruction est passée de 34 % en 1993 à 21 % en 2018, rapporte-t-on

 

Selon les résultats des enquêtes périodiques auprès des ménages, les taux nets de scolarisation dans le primaire ne cessent de baisser au cours de ces dernières années passant de 96,2 % en 2006 à 73,4 % en 2010 puis à 69,4 % en 2012. Il est à noter que des disparités sont observées entre les zones, en faveur du milieu urbain, selon le niveau de vie de la population. Certaines régions affichent des taux assez faibles par rapport à la moyenne nationale comme les régions de Melaky (51 %) et Atsimo Andrefana (51,5 %).

L’instruction et l’alphabétisation sont une autre dimension de l’éducation aussi. Elles demeurent un grand défi pour le pays. Bien que le taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 ans et plus ait connu une légère augmentation au cours de ces dernières années, son niveau reste encore faible se situant à 76,67%.

Des disparités sont aussi observées entre les régions, les milieux de résidence et les sexes. Selon la classe d’âge et dans l’ensemble, le taux d’alphabétisation est plus élevé chez les populations jeunes (11-14 ans, 15-19 ans ou 20-24 ans) aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Dans l’ensemble, le taux brut de scolarisation au niveau du préscolaire était de 33 % en 2018. Cependant, cette moyenne cache des disparités entre les régions, entre les sexes et les milieux urbain et rural. La Région d’Analamanga se distingue des autres régions avec un taux de 50 %. Par contre, les régions Melaky (16 %) et Menabe (20 %) enregistrent les taux les plus faibles.

Pour le niveau primaire, le taux brut de scolarisation (TBS) était de 105,3 % (105,7 % chez les garçons et 104,9 % chez les filles) en 2018. Cependant, les résultats montrent que des disparités entre les régions, entre le sexe et les milieux existent aussi. Par exemple, ce taux varie de 60 % (Melaky) à 139,5 % à Sava en 2018. Le taux net de scolarisation du primaire (TNS) est de 67,5 % (66,4 % pour les garçons et 68,6 % chez les filles). L’analyse au niveau des régions montre aussi que des inégalés en termes du TNS sont observées entre les régions. Le TNS varie de 36,9 % à 87,4 %. Les régions d’Analamanga, de Vakinankaratra, de Haute Matsiatra, d’Amoron’i Mania, d’Analanjirofo, d’Alaotra Mangoro, de Diana et de Sava se distinguent des autres régions avec un TNS généralement audelà de 75 %. En revanche, les régions de Melaky, d’Androy, d’Anosy, d’Atsimo Andrefana, d’Atsimo Andrefana et de Menabe figurent parmi les régions où les TNS sont faibles. Selon le milieu de résidence, le TNS est de 82,9 % en milieu urbain contre 64,7 % en milieu rural. Ainsi, le TNS présente des disparités en termes de scolarisation entre les milieux, les régions et le genre.

En 2018, le taux d’achèvement au niveau primaire (TAP) était de 46,9 % pour l’ensemble, 44,1 % chez les garçons et 49,8 % chez les filles. Ce taux relativement faible (la moitié des enfants n’ont pas achevé le cycle) pourrait être dû à une entrée tardive ou à un taux d’abandon élevé ou à un achèvement tardif ou à un taux de redoublement élevé. L’analyse au niveau régional montre que des inégalités en termes de taux d’achèvement sont aussi observées entre les régions et selon le sexe. Le TAP passe de 20,3 % à 75,6 %. Les régions d’Analamanga, de Vakinankaratra, de Sofia, d’Analanjirofo, d’Alaotra Mangoro, de Diana et de Sava font partie des régions où le taux d’achèvement est au-delà de 50 %. En revanche, quelques régions telles les régions d’Androy, d’Anosy, de Melaky et d’Ihorombe disposent des taux relativement faibles. La comparaison des taux d’achèvement des garçons et des filles montre que dans l’ensemble, à part les régions de Vatovavy Fitovinany et d’Atsimo Atsinana, les indices de parité sont inférieurs à 1 traduisant une iniquité entre les régions et une inégalité en termes de taux d’achèvement en faveur des filles. Selon les milieux, cette situation prévaut aussi en milieu rural qu’en milieu urbain. On note aussi des disparités entre la population selon le quintile du plus pauvre au plus riche.

Le taux brut de scolarisation au niveau du secondaire du premier cycle ou collège était de 49,6 % pour l’ensemble, 48,5 % pour les garçons contre 50,7 % chez les filles. Il varie entre 23,9 % à 76,8 % pour l’ensemble. Contrairement au niveau primaire, ces statistiques sont largement inférieures à 100 traduisant une faible capacité d’accueil des élèves aux collèges. Le taux net de scolarisation au niveau du secondaire du premier cycle est de 22,9 % pour l’ensemble, 20,8 % pour les garçons contre 25,1 % chez les filles. On note aussi des disparités entre les régions, les milieux urbain et rural, entre les garçons et les filles et selon le niveau de vie. Le taux brut de scolarisation au niveau du secondaire du second cycle ou lycée est de 21,1 % pour l’ensemble, 21,8 % pour les garçons contre 20,5 % chez les filles. Le taux net de scolarisation au niveau du secondaire du second cycle est de 8,1 % pour l’ensemble, 7,7 % pour les garçons contre 8,5 % chez les filles. Comme le cas du collège, des disparités sont aussi observées entre les régions, les milieux urbain et rural et selon le genre.

D’après le rapport Compétences linguistiques et scolarisation à Madagascar sur les résultats du RGPH 3, l’enseignement supérieur, le taux brut de scolarisation au niveau supérieur reste faible car il est de l’ordre de 5,3 % pour l’ensemble. Une légère différence est observée entre le taux brut de scolarisation des hommes et des femmes et que cette différence est en faveur des hommes. Il en est de même pour le taux net de scolarisation. Il se situe à 4 % pour l’ensemble (4,2 % pour les hommes et 3,7 % pour les femmes). Le nombre d’étudiants pour 100 000 habitants est aussi calculé. On compte 794 étudiants pour 100 000 habitants en 2018. Ce ratio était estimé à 464 étudiants pour 100 000 habitants en 2013- 2014, selon le rapport d’état sur le système éducatif.