Révolution industrielle : le MICC mise sur un partenariat Public-Privé gagnant

6 Dec 2022

La promotion de l’industrialisation est important sur le continent et particulièrement à Madagascar compte tenu du retard que la Grande île a pris.  En effet, le pays ne produit pas assez et importe trop, a-t-on constaté. Ainsi, l’objectif est pour Madagascar de passer la contribution de l’industrie au PIB de 15 à 25% en 5 ans, ce qui représente 1,5 milliard de dollars de richesse à créer.

Il est vrai qu’il y a encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif d’emmener Madagascar sur une croissance durable et inclusive, mais l’industrialisation du pays est en marche, souligne le ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation.

En termes de solution énergétique pour alimenter l’industrialisation, Edgard Razafindravahy a rappelé que Madagascar dispose des réserves minières et naturelles suffisantes pour être autonome en énergie et le développement de l’auto-production est la solution.

La transformation minière fait partie des 5 secteurs prioritaires à développer avec le secteur privé. La production de ciment, essentielle dans la construction des infrastructures à un coût maitrisé, fait partie de la transformation minière qui va trqnsformer l’économie malgache, a souligné le MICC. La mise en place de cimenterie intégrée avec des intrants 100% locaux est en cours et devra permettre à Madagascar non seulement de devenir même exportateur net mais de résoudre en même temps la question énergétique.

Toujours dans le domaine de la transformation des ressources locales, l’Agribusiness est la réponse à l’autosuffisance alimentaire. 2 grands projets de sucrerie prévus à Vatomandry et à Morondava sont en cours et permettront de couvrir les 120 000 tonnes de besoins en sucre restant dans le pays. Pour la farine, la capacité de production nationale a fortement augmenté depuis quelques années. La prochaine étape consistera à augmenter la valeur ajoutée locale puisque la production actuelle se base encore sur du blé importé, a indiqué le ministre en charge de l’Industrialisation. A noter que dans le riz et l’huile alimentaire, il reste des opportunités d’investissement. En effet, Madagascar continue encore à importer 600 000 T de riz par an et 70 000 T d’huile par an. Il en est de même pour le savon où le pays importe encore la moitié de ses besoins.

Dans le domaine de la transformation alimentaire, d’importants progrès ont été réalisés par exemple dans la fabrication de pâtes alimentaires. La production locale devrait bientôt atteindre 70% de nos besoins. Mais beaucoup restent encore à faire car la Grande île importe encore pour 600 millions de USD de produits alimentaires (jus de fruit, tomate concentré, …).

Pour la production à petite échelle, bien que la population ne ressent pas encore l’impact du projet One District One Factory, il a été souligné que depuis plusieurs mois maintenant, le Ministère expérimente avec les petites industries locales, l’exploitation des zones pépinières industrielles. Une mini-sucrerie à Boeny, une autre dans l’Anosy, une mini-huilerie dans l’Amoron’i Mania, une autre dans la région de Bongolava, et enfin, un broyeur à manioc à Ambohimasoa, ont été installés au cours de l’année, à titre d’expérimentation. “Certains ont été concluants, d’autres un peu moins mais cela nous servira à préparer les localités, car à l’heure où nous célébrons la journée de l’industrialisation, 75 unités industrielles sont sur le point d’arriver à Madagascar”, selon Edgard Razafindravahy.

Pour attirer plus d’investissements nationaux et plus d’investissements directs étrangers, Madagascar entend poursuivre les réformes pour l’amélioration du climat des affaires et accélérer avec le secteur privé la mise en place des zones d’émergence industrielle pour faciliter l’implantation des nouvelles industries.

A l’occasion de la célébration de la Journée de l’Industrialisation en Afrique, un atelier de partage et de sensibilisation sur l’Industrialisation et sur la mise en œuvre de la résolution sur la 3è Décennie de Développement Industriel de l’Afrique a été organisé par le Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, en collaboration avec L’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) ce jour.

Cet évènement a été consacré au partage et à la sensibilisation des parties prenantes sur les messages-clé de la troisième Décennie du développement industriel de l’Afrique (DDIA III), dont la mise en œuvre vise une intégration au niveau national. A l’issue de cette journée, l’ONUDI a présenté le rapport mondial sur le développement industriel 2022. Le MICC quant à lui a réitéré les stratégies et action prioritaires pour l’industrialisation pour l’année 2023.

S’adressant particulièrement au secteur privé, le MICC a soutenu que l’Etat doit agir pour impulser, pour améliorer le cadre mais c’est le secteur privé qui est l’acteur principal pour le développement du pays. “Un Partenariat Public-Privé gagnant, voilà la clé de notre révolution industrielle”, a-t-il déclaré.

Irina