Réserve nationale d’or – Madagascar ambitionne de conserver 4 tonnes d’or chaque année

19 Jun 2023
Le premier lingot d’or de Madagascar a été présenté ce 19 juin à l’occasion de la cérémonie de lancement du 50e anniversaire de la BFM (Banky Foiben’i Madagasikara) à Antaninarenina. Un lingot pèse environ 12,5 kg.
Dans le cadre de sa stratégie de renforcement et de diversification des réserves de changes, la BFM a décidé l’introduction de l’or monétaire, de l’or traité suivant les standards stricts internationaux fixés par l’organisation professionnelle LBMA (London Bullion Market Association). Pour ce faire, une convention a été signée avec le ministère des Mines et des ressources stratégiques (MMRS), permettant la normalisation du secteur aurifère et la valorisation des ressources du pays. C’est ainsi que la première tonne d’or transformé en doré a été constituée, a indiqué le Gouverneur de la Banque centrale de Madagascar, Aivo Andrianarivelo.
Selon la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, la réserve en or est très importante au développement d’un pays et symbole de la richesse nationale. C’est la raison pour laquelle, le Président de la République de Madagascar a insufflé à la BFM la mise en place d’une réserve nationale d’or dans le but de le conserver sous forme de lingot ayant de la valeur exponentielle comme toute autre réserve monétaire. “Notre objectif est de conserver 4 tonnes d’or pour chaque année. Et dans 10 ans, Madagascar aura minimum 40 tonnes dans sa réserve au sein de la BFM”, a-t-elle indiqué.
Pour marquer son cinquantenaire, la BFM a en outre opté pour la production d’une monnaie de 50 Ariary en or ayant de la valeur au niveau national, international et ayant de la valeur de génération en génération. La première pièce d’or 50 Ariary, une pièce commémorative du 50e anniversaire de la BFM, a été gravée par Instanbul Gold Refinery le 30 mai 2023. A rappeler que la valeur réelle de la pièce en or ne sera pas celle de la valeur faciale de 50 Ariary. Chaque pièce pèsera environ 1 Oz, et sa valeur sera fixée par le prix de l’or sur le marché international. La pièce en or de 50 Ariary aura, par ailleurs, un pouvoir libératoire sur tout le territoire national.
Inclusion et innovation financière
La Banky Foiben’i Madagasikara célèbre ses 50 ans. Dans le cadre de cette célébration, la BFM ouvre ses portes au grand public jusqu’au 30 juin 2023 pour présenter l’histoire de la monnaie. Diverses conférences destinées aux étudiants et aux universitaires seront également au programme ainsi qu’un symposium international.

La BFM est devenue une Institution incontournable dans le paysage économique et financier du pays. Dans cette optique, la BFM est en même temps Garant de la stabilité de l’Ariary en tant que monnaie nationale malagasy, co-acteur à la stabilité financière et à la solidité du système financier, et Pilier de l’économie.

D’après le Gouverneur de la Banque Centrale, Aivo Andrianarivelo, la BFM a toujours a été au centre des grandes évolutions du développement du secteur financier à Madagascar. En 1988, BFM a œuvré à l’adoption de la première loi bancaire. Elle était aussi au cœur du processus de désengagement de l’Etat des banques publiques en 1998. En se basant sur son plan stratégique, BFM n’a cessé d’évoluer, si l’on ne cite que la série de réformes législatives et réglementaires engagées pour moderniser le cadre légal régissant la profession, entre autres la loi bancaires, la loi sur les microfinances, la loi sur les assurances ou encore la loi sur la monnaie électronique.

Si en 1973, Madagascar n’a recensé que trois banques, l’on en compte actuellement 13. Le pays recense également trois établissements financiers, 13 institutions de microfinances, trois établissements de monnaie électronique et cinq entreprises d’assurance, une quarantaine d’établissements financiers à superviser par le CSBF (Commission de Supervision Bancaire et Financière), indique-t-on.

Le Gouverneur de la BFM a également soulevé le développement des infrastructures financières suivant les meilleurs pratiques. A titre d’exemple, il a cité la mise en place du système intégré d’information par l’opérationnalisation de différentes centrales d’informations, puis la mise en place du bureau d’information sur le crédit, depuis 2020, pour améliorer le partage des données notamment sur le crédit. En outre, si le traitement des chèques était de 20 à 60 jours, il est réduit de 2 à 5 jours depuis l’utilisation du système de règlement brut en temps réel (RTGS) depuis 2009.

Parmi les grands projets de la BFM, le Gouverneur Aivo Andrianarivelo a fait savoir que le switch national de paiement sera établi et devrait être opérationnel à compter de cette année. Il s’agit d’une plateforme nationale d’interopérabilité des paiements électroniques qui permettra de réaliser des transferts de fonds instantanés, de compte à compte, de banque à banque, 7 jours sur sept en continu. L’objectif de BFM est clair : inclusion et innovation financière, souligne-t-il.

En termes de système comptable, BFM est passé aux normes IFRS depuis l’exercice 2020. En sa qualité de conseiller du Gouvernement, BFM s’attèle à la production et à l’amélioration continue de son système d’information et de statistiques. La modernisation des outils a permis de faciliter la prise de décision macroéconomique des autorités, souligne-t-on.

Concernant les infrastructures, BFM prévoit de rénover le bâtiment qui abrite l’institution mais également de construire un nouveau bâtiment pour qu’elle puisse avoir l’espace nécessaire avec des salles de conférences et de réunions, des réfectoires, des salles se sport… modernes et qui se marient avec les évolutions actuelles.