Ralentissement de l’activité économique à Madagascar durant le premier semestre 2022

3 Aug 2022

Selon la Banque centrale de Madagascar (BFM), le taux de croissance de 6,1 % atteint en 2021 ne s’est pas consolidé pendant le premier semestre de 2022, période durant laquelle plusieurs facteurs ont ralenti l’activité économique. 

Outre les impacts d’une conjoncture internationale défavorable, les conséquences des derniers cyclones tropicaux et de la sécheresse sur la production ont été particulièrement rudes pour le pays. En revanche, les contraintes sanitaires ont été assouplies et l’activité économique a pu reprendre progressivement, souligne-t-on.

Les résultats des deux dernières Enquête de conjoncture économique – ECE (avril et juillet 2022) témoignent d’une amélioration continue de l’activité économique entre le quatrième trimestre de 2021 et le deuxième trimestre de 2022, selon la Banque centrale de Madagascar. Les Indicateurs synthétiques des activités des entreprises (IAE) ont été respectivement de 2,1 % et 10,6 %. En juin 2022 et en glissement annuel, le taux d’inflation a été de 6,9 % et l’inflation sous-jacente s’est chiffrée à 8,3 %. Depuis le début de l’année, la majoration des prix a atteint 4,5 %.

Selon les prévisions, les contraintes et autres incertitudes, refrénant l’économie mondiale pendant le premier semestre de 2022, vont certainement persister sur la seconde moitié de l’année, voire jusqu’en 2023. Les perspectives mondiales établies par le Fonds Monétaire International- FMI (IMF/WEO du 26 juillet 2022) sont des plus pessimistes. En effet, « l’économie mondiale, qui ne s’est pas encore remise de la pandémie et de la crise russo-ukrainienne, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines », indique-t-on. De ce fait, après un taux de 6,1 % en 2021, la croissance mondiale serait réduite à 3,2 % en 2022 et à 2,9 % en 2023. L’inflation devrait perdurer à 6,6 % dans les pays avancés et 9,5 % dans les pays émergents et les pays en développement en 2022, soit une moyenne mondiale de 8,3 %. Ces prévisions intègrent notamment les conséquences de la politique « zéro Covid » de la Chine, du conflit en Ukraine et des sanctions contre la Russie, ainsi que des restrictions de politiques monétaires en vigueur au sein des banques centrales de plusieurs pays développés et émergents. Pour le moment, bien que quelques voix s’élèvent, aucune prévision ne table sur une récession mondiale à court terme.

Pour le cas de Madagascar, la production agrégée devrait poursuivre sa progression en 2022, dans le sillage de la reprise économique entamée en 2021.

Selon les révisions des projections macroéconomiques de la Loi de Finances Rectificative 2022 (LFR 2022), la croissance du PIB devrait s’établir à +4,3 % en 2022, soit au même niveau qu’en 2021. Cette croissance serait essentiellement tirée par le secteur secondaire (prévu croître de +8,7 %), et la reprise vigoureuse des activités touristiques (+11,7 % après -60,3 %). Le secteur agricole progresserait également de +3,8 %, contre +0,3 % en 2021. De même, le redressement de l’investissement public à 9,5 % du PIB (soit 4,3 points de mieux qu’en 2021) et l’amélioration des exportations nettes (passant de -10,2 à -9,3 % du PIB) étayeraient la croissance. Toutefois, la persistance de l’inflation et les incertitudes sur l’évolution des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires risqueraient de mitiger ces perspectives, prévient la BFM.

Irina