Proposition de Loi sur l’ITG: Nifin’Akanga demande le respect de la démocratie

3 Dec 2021

Le Mouvement Nifin’Akanga hausse le ton. La proposition de loi sur l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG) qui a été déposé auprès du Parlement aurait disparu du processus démocratique normal. Nifin’Akanga qualifie ceci d’un acte anti démocratique et un abus de pouvoir.

Le mouvement Nifin’Akanga soutient que l’interruption thérapeutique de grossesse ou ITG est un acte médical pour sauver la vie de la femme qui risque de mourir à cause de sa grossesse. Ce mouvement a lancé une pétition visant à collecter le plus de soutien pour que le processus démocratique soit respecté et pour soutenir l’importance de cette loi afin de sauver la vie de milliers de femmes et de protéger les médecins qui sauvent des vies.

A rappeler que la proposition de loi sur l’ITG a été déposée à l’Assemblée nationale le 19 octobre 2021 par la Députée de Madagascar, Masy Goulamaly.

« Conformément au processus, la proposition de loi devait revenir à l’Assemblée Nationale le 20 novembre 2021 dernier après avis du gouvernement. Malheureusement, à ce jour, la proposition ne suit plus le processus normal et a été retiré du site web de l’Assemblée Nationale. Une entorse grave au processus et au débat démocratique se passe à Madagascar », indique le mouvement Nifin’Akanga.

Confusion

Madagascar figure parmi les rares pays dans le monde, parmi les 6 derniers pays en Afrique, où l’interruption de grossesse est interdite, peu importe les cas.

« Si le sujet fait autant polémique c’est avant tout à cause d’une confusion voulue entre l’Interruption Thérapeutique de Grossesse (ITG) et l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), interdite aujourd’hui à Madagascar », indique le mouvement Nifin’Akanga. Ce dernier de souligner que l’Interruption médicale (thérapeutique) de la grossesse (IMG/ITG) est un ensemble de processus permettant d’interrompre la grossesse si la poursuite de celle-ci met en péril la vie et/ou la santé de la femme ou s’il existe une forte probabilité d’atteinte fœtale par une affection particulièrement grave reconnue comme incurable au moment du diagnostic.

L’ITG est aussi possible à la demande de la victime et/ou de son tuteur légal dans les cas de viol et d’inceste, selon toujours les explications.

Face aux propos indiquant que cette proposition de loi sur l’ITG est une porte ouverte à l’IVG et est immorale, Nifin’Akanga précise qu’il s’agit pourtant avant tout d’une question de droits à la survie et à la santé des femmes, une question de survie.

« Cette loi est également une protection pour le personnel de santé dans l’exercice de leur travail et de leur devoir en tant que médecin de sauver des vies. Car actuellement, sont donc punis par la loi les médecins qui osent sauver une femme qui nécessite un acte d’interruption thérapeutique de grossesse. Pourtant, ils seront tout aussi punis par la loi s’ils ne la sauvent pas car ils pourront être poursuivi pour « non-assistance à personne en danger de mort », fait remarquer Nifin’Akanga.

Les organisations de la société civile, le personnel médical, les leaders traditionnels, les institutions de défense des droits humains, les médias, les citoyennes et citoyens demandent le respect  de la démocratie, de l’État de droit, des droits des femmes et le droit de protection dans l’accomplissement de leur travail pour le corps médical, souligne ce mouvement.

Irina