Présidence de la République – La Directrice de cabinet, Romy Andrianarisoa, limogée

14 Aug 2023
Romy Andrianarisoa, Directrice de Cabinet de la Présidence de la République, vient d’être relevée de ses fonctions. Cette dernière fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire diligentée par les autorités britanniques dans le cadre d’une affaire de corruption.
Romy Andrianarisoa a été arrêtée à Londres jeudi dernier, avec son associé, pour suspicion de corruption. D’après les informations partagées par l’agence britannique anti-criminalité (NCA), la désormais ancienne Directrice de cabinet de la Présidence de la République aurait tenté d’obtenir une commission de 225 000 Livres ainsi qu’une participation de 5% dans le capital de la société Gemfields, entreprise spécialisée dans l’exploitation et le commerce des pierres précieuses.  Cette dernière a informé la NCA de ces tentatives de corruption.
Romy Andrianarisoa et son associé ont été placés en détention provisoire en attendant leur audience prévue le 8 septembre à la Southwark Crown Court. Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison.
Non à l’impunité
Selon un communiqué de la Présidence de la République, la Directrice de Cabinet a pris ses droits de congés du 9 août jusqu’au 22 août 2023. “Ainsi, les autorités malagasy ignorent les raisons de son déplacement au Royaume-Uni”.
Le Président de la République reste fermement attaché à la notion d’éthique dans la conduite des affaires de l’Etat et à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes”, précise le communiqué de la Présidence de la République.
Les autorités malgaches entendent suivre avec attention les avancées de cette enquête et se disent convaincues qu’une franche collaboration permettra de mettre la lumière sur cette affaire et faire prévaloir la vérité.

Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM) dit également suivre avec intérêt le développement de l’affaire impliquant la désormais ancienne Directrice de cabinet de la Présidence de la république de Madagascar.

Dans un communiqué, Transparency International – Initiative Madagascar félicite la réactivité de Gemfields et la célérité de son signalement auprès de la National Crime Agency (NCA) qui a permis l’arrestation de Romy Andrianarisoa et de son associé ainsi que l’éclatement de cette affaire au grand jour. TI-MG souligne que la concernée est bel et bien un agent public et qu’en conséquence, il est attendu que l’Etat malgache prenne les mesures qui s’imposent.

“Ces dernières années, de nombreux scandales successifs liés à la corruption impliquant des agents de l’Etat et des élus de la République ont émaillé les actualités malgaches. Des scandales restés
ou laissés sans suite, cultivant l’impunité, le laisser-aller et témoignant du faible engagement de l’Etat et de la Justice contre la corruption”, regrette TI-IM. Cette organisation invite le Système
Anti-Corruption malgache à y remédier de façon plus musclée et appelle à un respect sans condition du Code de déontologie de l’Administration et de Bonne conduite des Agents de l’Etat et de tous les textes anticorruptions en vigueur. En outre, Transparency International – Initiative Madagascar dit “non à l’impunité et aux manipulations de l’information, notamment par les diverses factions politiques en lices, destinées à détourner l’attention du public face à ce nouveau scandale d’une gravité sans précédent”.