
Premier trimestre 2025, un commerce extérieur en dents de scie sous le poids des tensions géopolitiques
Au premier trimestre 2025, les marchés des produits de base à Madagascar ont connu une dynamique contrastée. Si les chaînes d’approvisionnement se sont partiellement améliorées, les tensions géopolitiques ont continué d’impacter l’économie. Les résultats des échanges extérieurs, eux, se sont détériorés, avec un déficit des transactions courantes atteignant 2,3 % du PIB, contre seulement 0,5 % sur la même période en 2024, selon les données partagées par la Banque centrale.
Les exportations ont enregistré une chute significative de 11,9 %, un recul largement attribué aux secteurs de la vanille, du girofle et des textiles. En revanche, les exportations de nickel et de cobalt ont surpris positivement, affichant des hausses respectives de 3,7 % et 27,6 %, soutenues par des volumes accrus malgré une pression à la baisse sur les prix due à l’excédent mondial de production.
Les exportations de vanille ont particulièrement souffert, avec une baisse de 45,3 %, conséquence d’une chute de 44,3 % du volume exporté, impactée par l’existence de stocks étrangers limitant les nouvelles commandes. Le girofle, quant à lui, a vu ses exportations se contracter de 47,9 %, une baisse liée à des conditions climatiques défavorables affectant la production, bien que le prix ait progressé de 4,1 %. La zone franche a également enregistré un recul de 2,5 % des exportations, avec une baisse de 5,2 % du volume, contrebalancée par une légère hausse des prix (+2,9 %), illustrant ainsi un ralentissement de la demande mondiale.
Le côté importations, par contre, a affiché une forte progression de 27,2 %, notamment en raison de l’augmentation des produits alimentaires (+60,7 %), particulièrement le riz, dont les importations ont bondi de 172 % en volume, malgré une baisse des prix de 13,1 %. La hausse du volume est la conséquence de mauvaises récoltes locales et de conditions climatiques défavorables, qui ont obligé le pays à importer massivement pour stabiliser les prix et éviter une pénurie. L’abaissement des prix mondiaux, stimulé par la reprise des exportations indiennes, a également facilité cet afflux de riz.
Les importations de matières premières ont également progressé, notamment à cause d’une augmentation de 46,5 % des prix, bien que le volume soit resté stable (-1 %). Les biens de consommation (+31,8 %), les biens d’équipement (+21,9 %) et les intrants des entreprises franches (+12,7 %) ont également contribué à cette hausse, tandis que les importations d’énergie ont diminué de 13,2 %.
Pour l’avenir, les exportations malgaches resteront influencées par l’évolution des tensions commerciales mondiales, notamment les mesures tarifaires américaines, indique la Banque centrale. Les perspectives d’importations restent soutenues par la vigueur de l’activité économique intérieure, avec des perspectives incertaines dues aux fluctuations des prix mondiaux.