Plusieurs milliers de salariés risquent de ne pas percevoir de salaire

5 May 2020

Le secteur privé tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué conjoint, le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) et le Groupement du patronat malgache (FivMpaMa), soulignent que la paie du mois d’avril risque de ne plus être assurée. Plusieurs milliers de salariés sont concernés. La prise en charge par l’Etat des pertes de salaires est suggérée.

Les groupements patronaux indiquent que le fonctionnement des entreprises a été fortement perturbé au cours des dernières semaines, en mettant en exergue le fait que les entreprises connaissent une décroissance sans précédent.

Notons que les chefs d’entreprises ne font pas le choix du chômage technique, ils y sont contraints par le manque de trésorerie dû à l’arrêt des activités” expliquent les groupements patronaux dans le communiqué.

La proposition du secteur privé est a mise en place d’une aide financière de l’Etat, qui s’appuierait sur les réseaux de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps), et dont les modalités restent à définir.

Cette aide serait principalement destinée aux travailleurs des entreprises dont les activités ont été affectées en raison des restrictions imposées par les autorités, d’une part, et de celles dont les activités sont impactées par le brusque ralentissement et en contraction de la demande sur le marché” précise les groupements patronaux.

Dans les faits, près de 364.396 salariés pourraient être concernés par cette aide éventuelle. La mesure se concentrerait en effet sur les travailleurs dont les salaires sont les plus bas. “Le montant mensuel nécessaire est évalué à 50 milliards d’ariary” estime les groupements patronaux.

Le GEM, le SIM et le FivMpaMa appellent l’Etat à mettre rapidement en place les modalités pratiques de cette prise en charge, sous peine de voir des milliers de travailleurs se retrouver dans le dénuement total. Les groupement patronaux rappellent également que certains salariés, dans les secteurs les plus impactés tel que le tourisme et le textile, sont déjà au chômage de fait.

Ony Rabe