Parc National Mikea – 12 hectares de forêt primaire défrichés
Les chiffres concernant le défrichement de la forêt dans l’Aire Protégée du Parc National Mikea à Madagascar font froid au dos ! 12 hectares de forêt primaire ont été défrichés. 10 personnes, prises en flagrant délit en défrichant la forêt suivi d’incinération tout en érigeant illégalement des campements dans le Parc National Mikea, ont été traduites, le 19 novembre 2018, devant le tribunal de première instance de Toliara. Elles ont été arrêtées à Andraketa, dans ledit Parc, Fokontany Andranodehoka, Commune Rurale Mileanaka, District de Toliara II, le 14 novembre dernier lors d’une mission de brigade mixte constituée par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts (DREEF) Atsimo-Andrefana, la gendarmerie de Tsianisiha, et l’équipe du Parc National Mikea.
Des centaines d’arbres abattus.
A part les arbres abattus qui s’éparpillaient en lot, 30 foyers de charbons, dont la dimension moyenne de chaque foyer est de 7 mètres de longueur, 3 mètres de largueur et 1 mètre 40 de hauteur, ont été découverts. 25 autres pré-foyers d’environ 8 mètres de longueur, 4 mètres de largeur et 1 mètre 50 de hauteur étaient également observés sur place. Face à un tel désastre, la Direction du Parc National Mikea a aussitôt déposé une plainte auprès du Tribunal de Première Instance de Toliara. Conformément à la disposition de la loi 2015-005 du 22 janvier 2015 portant la refonte du code de gestion des Aires Protégées, le défrichement et le campement illicite dans une Aire Protégée sont des infractions punies par la loi. En parallèle, une plainte a également été déposée suite aux menaces proférées à l’endroit des Comités Locaux du Parc.
Le renforcement des sensibilisations.
Le 12 août 2018, les parties prenantes locales dont la Commune de Marofoty, la brigade de la gendarmerie de Tsianisiha, les chefs fokontany sur place, le Comité d’Orientation et de Soutien à l’Aire Protégée (COSAP), la structure de sécurité DINABE et l’équipe de Madagascar National Parks se sont mis d’accord afin de prendre toutes les dispositions nécessaires dans l’objectif de stopper la dégradation massive du Parc. A l’issue de la réunion, des sensibilisations ont été diffusées via les médias locaux. Les sensibilisations directes lors des patrouilles ainsi que les manifestations organisées ont été également renforcées. « Mais le défrichement de la foret dans l’Aire Protégée a continué» déplore l’équipe du Parc National Mikea. Pour transformer la parole en action, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts (DREEF) Atsimo-Andrefana, la gendarmerie et l’équipe du Parc ont organisé une descente inopinée ayant aboutie à ces arrestations.
Projets d’appui à la population avoisinante du Parc : plus de 5.000 bénéficiaires.
Après la création du Parc National Mikea en 2011, plus de 5.000 Populations parmi la population avoisinante du Parc affectées par le Projet (PAP) ont bénéficié des différents projets d’appui dont le Plan de Sauvegarde Sociale et Environnementale (PSSE). L’objectif étant de compenser les pertes de revenus engendrées par la création d’Aires Protégées par la mise en œuvre des sous-projets de développement tels que l’aviculture, la promotion des cultures sèches,… D’autres projets de pêche maritime et continentale ; la distribution des semences, boutures, matériels de pêche, produits phytosanitaires, engrais ; des labours ont été aussi réalisés. En contrepartie : la participation effective à la conservation du Parc. En effet, si la déforestation continue, la faune et la flore uniques de la Grande île seront fragilisées voire peuvent disparaitre, les ressources insuffisantes et les émissions de CO2 seront accélérées.
Le Parc National Mikea est une des 43 Aires Protégées gérées par Madagascar National Parks, sous tutelle du Ministère de l’Environnement de l’Ecologie et des Forets. Le site se trouve dans la Région Sud-Ouest de Madagascar entre les districts Toliara II et Morombe. Il abrite 63 espèces d’oiseaux dont 58% est endémique de Madagascar, 9 espèces de lémuriens, 8 espèces de micromammifères, 6 espèces de chauves-souris, 20 espèces de faunes classées IUCN et 6 en danger, 3 espèces de baobab endémiques ainsi que les peuples autochtones Mikea.
Recueillis par LDV