Ouverture d’officines – L’Ordre national des pharmaciens récuse les atteintes à sa mission

5 Jun 2023
Dans une déclaration en date du 2 juin 2023, l’ Ordre national des pharmaciens de Madagascar (ONP) dénonce une velléité de s’approprier son rôle décisionnel sur « l’ouverture d’un établissement pharmaceutique », à travers la mise en place d’une commission mixte par le ministère de tutelle. Dans la démarche, cette commission mixte serait appelé à statuer systématiquement concernant toute demande.
L’ONP précise que lors de sa réunion portant sur la réforme du Code de la Santé, en août de l’année dernière, il a été proposé qu’une commission mixte ne serait mise en place qu’en cas de désaccord sur une décision prise concernant une demande d’ouverture. Par ailleurs, les assemblées générales extraordinaires régionales et interrégionales, en septembre et octobre 2022, portant sur l’avenir de la profession, ont rejeté à une très forte majorité la création d’une commission mixte devant examiner et décider sur toute demande.
Pour l’ONP, “ il est clair que ce projet de commission mixte n’a pas lieu d’être, mais, à l’heure actuelle, force est de constater qu’il est question de mettre en place ladite commission par arrêté ministériel“. Face à une telle initiative, l’Ordre national des Pharmaciens de Madagascar rappelle qu’en vertu du Code de la Santé, il lui appartient d’étudier tous les dossiers concernant les ouvertures et les transferts d’établissements pharmaceutiques. L’ ONP rappelle également que la prééminence d’un Ordre professionnel est édictée par la Loi, en tant qu’institution appelée à une mission de régulation et de facilitation.
L’ONP déclare ainsi que l’initiative de mettre en place une commission mixte constituerait une atteinte à la profession, va à l’encontre de la bonne gouvernance du secteur, et aux fondamentaux d’un Ordre professionnel.
L’ONP de rappeler qu’en dépit de tout aspect entrepreneurial, le secteur œuvre en tout premier lieu en faveur d’un bien commun : la santé publique. L’Ordre National des Pharmaciens réitère qu’il s’attèle actuellement à la concrétisation du redéploiement, visant notamment les zones enclavées, malgré l’institutionnalisation des dépôts de médicaments qui décourage bon nombre de jeunes pharmaciens. Or, le pays a plus que jamais besoin de vrais professionnels de santé.