“OMDA AHO” : Pour une meilleure protection des droits d’auteurs

8 Feb 2022

Une rencontre entre artistes, essentiellement composés d’interprètes et d’auteurs-compositeurs d’œuvres musicaux, a été tenue hier, 7 février. Ces derniers se sont donnés la main pour créer un mouvement dénommé “OMDA AHO” afin de réclamer une amélioration de la protection de leurs droits. A l’issue de cette rencontre, ces artistes invitent leurs pairs à se réunir, dans l’après-midi de ce jeudi 10 février au Motel à Anosy, pour appuyer ces revendications.

Entre temps, ils ont notamment créé une page Facebook intitulé “OMDA AHO” dans l’objectif de revendiquer quelques réformes au niveau de l’OMDA. OMDA ou Office malgache du droit d’auteur, a pour vocation initiale, de gérer les revenus de ses artistes adhérents. De ce fait, “ces artistes devraient avoir accès librement et en toute transparence, à tous les éléments relatifs à la gestion de l’office”, soulignent-ils.

Ces revendications consistent essentiellement à la transparence totale de la gestion, notamment par rapport à la gestion administrative et financière de l’office (fonctionnement, ressources humaines, état financiers etc.), à la gestion des adhésions des artistes membres et de leurs œuvres, à la gestion des collectes récurrentes, à la gestion des collectes et redevances par concert ou spectacle ainsi qu’à la gestion des collectes ou redevances concernant les copies privées.

Ces revendications concernent également la répartition des droits aux artistes. Répartition dont la redistribution au minimum de 75% des droits collectés aux artistes et 25% de ces droits qui serviront aux frais de fonctionnement et aux investissements de l’office.

Cela concerne aussi la hausse des redevances de diffusion. Car, en une année, une station de radio moyenne d’Antananarivo diffuse approximativement 73 584 chansons, expliquent les artistes. Une station de radio prospère à Antananarivo ne paie qu’une redevance “ridicule” de 2 000 000 ariary de par an à l’OMDA, soit environ 27,17 ariary par chanson diffusée, alors qu’en France, une station paie 15 euros (soit environ 75 000 ariary) par diffusion d’une chanson.

Ces artistes revendiquent également un quota de diffusion des œuvres locaux, pour une mise en application réelle du quota de préférence à appliquer sur tout le territoire de la Grande Ile. Quota qui est de 60% pour la diffusion musicale. Il en est de même pour  le respect du quota de diffusion d’œuvres entre auteurs, compositeurs, interprètes et musiciens ainsi qu’éditeurs.

Pour cette première réunion, Tax de Da-Hopp, Nate tex, 4-Masoi, Mage4, Zoky Vonjy, Ambondrona, Rova Tahina, Green, Mirado, Colombes Ran, Bakidy G, Jeyone, Samoela, Rajery, Jaojoby, Coach Fidy, Lamtah, Farao, Ivenco, Kougar et BS Prod ont signé le procès verbal.

Directeur limogé

Il est à noter que le directeur général de cette institution, Haja Ranjarivo, l’ayant dirigé depuis une vingtaine d’années, a été limogé le 2 février dernier via une décision en conseil des ministres. Il a toutefois apporté bon nombres de réformes au niveau de ce département durant sa direction. Des réformes où les artistes retraités peuvent désormais bénéficier d’une pension de retraite, ou encore la collecte de redevances, non seulement au niveau des stations de radios ou des chaînes de télévisions, des concerts et des spectacles, mais aussi au niveau de toutes les institutions qui utilisent les œuvres musicales pour attirer l’attention de leurs clients. Ce qui n’a pas été le cas auparavant.

C’est aussi durant sa direction que la lutte contre le piratage d’œuvres musicaux ou d’œuvres cinématographiques a été initiée. La mise en place de la brigade antipirates figure notamment parmi ses œuvres. Lutte qui a été initialement menée de concert non seulement avec les forces de l’ordre, mais aussi avec les agents de l’OMDA et surtout des artistes propriétaires de ces œuvres ou des membres du syndicat des artistes.

Comme tous postes à responsabilité au sein de l’administration centrale, j’accepte ce limogeage, ainsi que mon remplacement, sans aucune arrière pensée. Par ailleurs, je suis toujours ouverts à tous, pour partager mes expériences ainsi que mes compétences, à celui ou celle qui va assurer cette fonction ultérieurement“, a-t-il avancé.

Rafr.