Mise en œuvre du Projet d’Appui à l’Industrialisation et au Secteur Financier

13 Sep 2022
Si aujourd’hui, l’industrie contribue à 15% du PIB du pays, l’objectif est de passer à 25% d’ici 2028. Ce qui représente 1,5 milliard de USD de richesse à créer.
Le Projet d’Appui à l’Industrialisation et au Secteur Financier (PAISF), pour un prêt d’environ 14,52 millions d’Euros à travers le Fond africain de développement, le guichet de prêt à taux concessionnel de la Banque Africaine de Développement (BAD), a été lancé hier.
Dans le cadre de ce projet, cinq filières prioritaires ont été agréés avec le secteur privé. En premier lieu, l’agro-business qui inclut la transformation des produits agricoles, à commencer par les PPN, les produits d’élevages et les produits de la mer. Le pays importe encore à hauteur de 600 millions de USD de produits alimentaires par an. Les autres filières sont le textile, les industries de transformation minières, telles que la fabrication de ciment, les huiles essentielles et les énergies renouvelables (biogaz, éthanol).
En tant que projet d’appui à l’industrialisation, le PAISF doit permettre d’accélérer la mise en œuvre des réformes pour l’amélioration du climat des affaires, et de la mise en place les zones d’émergence industrielle dans le cadre du Plan Émergence Madagascar, afin d’accueillir les investissements, souligne-t-on. Afin d’assurer la cohérence dans l’action de l’État et de rendre irréversible le processus d’industrialisation, l’adoption de la loi y afférent pour la première session parlementaire de 2023 figure ainsi parmi les objectifs prioritaires du projet PAISF, selon le Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation.
Le projet PAISF tient le rôle d’accélérateur pour le développement et la réalisation des zones d’émergence industrielle, que ce soit des zones pépinières industrielles, des parcs industriels ou des zones économiques spéciales. Pour le Ministre Edgard Razafindravahy, l’efficacité ne se mesure pas au nombre d’études réalisées ou de textes rédigés, mais au nombre de zones
qui seront opérationnelles, dans les meilleurs délais.
Le projet PAISF tient également le rôle d’accélérateur pour le développement des chaines de valeur industrielle en appui dans les entreprises existantes et dans les projets nouveaux. La mise en place du fonds National de Développement Industriel (FNDI) est très attendue par le secteur privé qui cite l’accès au financement comme l’un des principaux obstacles au développement industriel. Une capacité de financement ou de co-financement de 30 millions de USD par an est un objectif minimum, estime-t-il. Lui de poursuivre que l’utilisation de l’argent de l’État doit être bien pensée et servir de garantie en dernier ressort pour couvrir des risques résiduels. Ainsi, 1 USD de l’État doit permettre de lever 10, 20 fois plus de financement.
Quatre parcs industriels ont été identifiés, à savoir le parc textile de Moramanga, le développement de produits pour le bâtiment et les travaux publics de Toamasina, la transformation de fruits et légumes à Antsirabe,  ainsi que la transformation des produits de la mer et l’agro-industrie à Antsiranana.

Selon le Ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, l’État malgache sera le bénéficiaire principal du PAISF par le renforcement des capacités institutionnelles des structures en charge du développement industriel, de la promotion des investissements privés. Le projet profitera également aux PME qui bénéficieront d’un cadre institutionnel plus favorable à l’investissement et d’un meilleur accès au financement. Il bénéficiera aux femmes et aux jeunes entrepreneurs soutenus par le FNDI, et profitera à l’ensemble de la population grâce aux effets positifs du développement industriel et à la création d’emplois, favorisée par les investissements dans le secteur.

Irina