Menabe Antimena, une aire protégée à sauvegarder

30 Jul 2021

La ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Baomiavotse Vahinala Raharinirina a récemment communiqué des faits sur l’aire protégée de Menabe Antimena. Elle souligne que depuis 2015, 100 00ha de forêts sont partis en fumée, laissant place à ce la culture de maïs sur brulis. “Cultures perpétrées par de grandes entreprises ayant pignon sur rue et qui s’approvisionnent sans aucun éthique, trompant leurs consommateurs sur l’origine de leurs produits. Avec des opérateurs privés, sans morale, qui disent faire du bien aux migrants, mais qui les traitent comme des esclaves” a-t-elle martelé.

La ministre rappelle que mettre le feu dans une aire protégée pour fabriquer du charbon de bois ou pour la culture de maïs, est un crime environnemental, passible d’emprisonnement d’au moins 6 mois et d’une amende pouvant aller jusqu’à un milliard d’ariary (suivant le code des aires protégées). Par ailleurs, la plupart des commanditaires de ces actions emploient des immigrés climatiques du Grand Sud, fuyant la pauvreté et la famine. Ces immigrés sont payés à des revenus de misère, a-t-elle indiqué, et risquent à tout moment d’être emprisonnés pour au mois 6 mois, à cause de ces délits. Elle qualifie même ces actions d’esclavage moderne.

Dans ses propos, elle avance que “nous ne sommes pas responsables de ce qui nous ont précédés, mais nous les tenons pour responsables de l’inaction de l’époque. Et depuis 2019, il y a eu des emprisonnements, grâce à l’engagement du Premier ministre, chef du gouvernement. L’un des plus grands criminels du Menabe Antimena a été mis hors d’état de nuire. En 2020, avec l’aide de l’OMC, nous avons poursuivi avec les destructions de culture, les patrouilles, les déferrements. Le phénomène a légèrement baissé. Difficile dans un territoire de 200.000 ha avec des criminels armés de kalachnikov.” Car, rien que durant l’année dernière, près de 13 000ha de forêt dans le Menabe Antimena ont disparu à cause de ces feux de brousses pour laisser la place à de la culture sur brûlis.

En outre, elle a appuyé que depuis début 2021, le ministère a réalisé une montée en puissance avec les barrages économiques, les mises en fourrière des camions, des balances, des tracteurs, des motos et bien d’autres matériels encore. Et les saisies de maïs sont également devenues très fréquentes. “Du maïs que nous mettons ensuite au service d’œuvres sociales et humanitaires (prisons, associations caritatives, populations démunies)” a-t-elle précisé.

La lutte contre la criminalité environnementale dans le Menabe Antimena est une bataille acharnée où des agents forestiers sont continuellement menacés, moralement et physiquement. Grâce au soutien des forces de l’ordre et des partenaires financiers et techniques (PTFs) du MEDD, l’application de la politique du ministère qu’est la tolérance zéro reste de mise. “Coûte que coûte. Parce que c’est le rôle que l’Etat nous a assignés. Parce qu’il faut sauver le Menabe Antimena du peu qui lui reste. C’est une obligation morale” a-t-elle conclut.

Rafr.