Mémorandum économique de Madagascar : bâtir une économie plus résiliente sur les succès récents
La reprise économique de ces dernières années, conjuguée à une transition politique pacifique à la suite des élections présidentielles de 2018, offre une base solide pour sortir Madagascar d’un cycle récurrent de pauvreté et d’instabilité, constate le Mémorandum économique de Madagascar publié aujourd’hui par la Banque mondiale.
Cette publication quinquennale étudie la performance économique du pays et propose des réformes prioritaires susceptibles de générer une croissance plus robuste, inclusive et durable. Elle analyse aussi dans le détail les facteurs à l’origine du succès de certains secteurs performants, la faiblesse d’autres secteurs à la traîne et les freins transversaux à l’émergence économique de Madagascar.
« Au rythme actuel de la croissance, un emploi sur 12 sera créé, tiré principalement des secteurs tournés vers l’exportation et ceux qui attirent les investissements directs étrangers, tels que l’agroalimentaire, la confection et la sous-traitance en services informatiques », explique Natasha Sharma, économiste principale et auteure principale du rapport. « En se basant sur ces succès récents, Madagascar peut bâtir une économie plus résiliente et inclusive, notamment à travers l’amélioration de la connectivité, du capital humain et du cadre des affaires, ainsi que l’adoption de nouvelles technologies dans le secteur agricole. »
Selon l’étude, Madagascar dispose en effet de quatre atouts majeurs pour l’essor de secteurs porteurs : une main d’œuvre de qualité, des ressources naturelles uniques, le positionnement de certains produits sur le marché du haut de gamme et une connexion internet rapide. En comblant les déficits d’investissements en infrastructures et en capital humain, le pays parviendrait à favoriser une croissance plus inclusive. Le rapport préconise également des mesures innovantes pour renforcer la concurrence, améliorer le climat des affaires et accroître la productivité dans le secteur agricole.
Ces réformes incluent la dématérialisation des passations de marchés publics, un renforcement des lois et organismes de supervision de la concurrence, de nouvelles sources de financement pour l’entretien routier, la télédétection de la production agricole, ou le renforcement du cadre règlementaire pour les associations privées d’intérêt public.
« L’objectif de ce Mémorandum économique est de guider la formulation des réformes économiques nécessaires afin de libérer le potentiel de croissance inclusive du pays », précise Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar. « La nouveauté apportée par ce rapport est qu’il offre un menu d’actions concrètes visant à améliorer la compétitivité des secteurs porteurs de croissance à Madagascar afin de sortir le pays du cercle vicieux de pauvreté dans lequel il se trouve. »