“Mamisoa”, au chevet de l’Akany Avoko

24 Feb 2021

Mamisoa est l’abréviation des noms de 6 étudiants de l’Inscae à savoir Maya Androambalohary, Miora Andrianirina, Sophie Rakoto-Andriamihaja, Soa Anja Rasolofomanana et Andry Ratsimandisa. Ces 6 étudiants, dans le cadre de leur formation intitulée « Comportement du manager », ont décidé de soutenir l’Akany Avoko de Faravohitra.

Ce soutien consiste à recycler des journaux usagés, généreusement fournis par le quotidien l’Express de Madagascar, et de les transformer en vases décoratives. Ces vases ont ensuite été vendues avec d’autres produits artisanaux durant le rassemblement des bénéficiaires et partenaires de l’Akany Avoko Faravohitra le 31 janvier dernier.

Lors de ce rassemblement, les bénéfices récoltés revenaient en totalité à Akany. « Mamisoa » n’est qu’un support. Mais cette expérience leur permet d’enrichir leurs acquits en termes de management, ont-ils indiqué.

Toutefois, cette action n’a pu être réalisée sans l’aide de Aina Herivao Rakotoarisoa, formatrice mais  également fondatrice de la Start-up “Poti-Taratasy“. Start-up spécialisé dans le recyclage de papiers journaux. Il y a également l’Express de Madagascar qui a gracieusement offert les papiers journaux usés, Intelcia et Rotaract-Ilo Ivato qui sont les partenaires financiers du projet, mais aussi Tia Tanindrazana et Orange Actu qui sont leurs partenaires médias.

Le choix d’aider Akany Avoko, pour ces jeunes, n’a pas été difficile. En effet, créé en 1963 par l’église FFPM et le ministère de la Justice, l’Akany Avoko Faravohitra est un Organisme Non-Gouvernemental (ONG) qui accueille des jeunes filles mineures de 5 à 18 ans, victimes d’abus physiques et/ou psychologiques et attendant leurs procès suite à un délit mineur, en vue de leur réinsertion sociale.

Ce centre est une opportunité pour ces jeunes filles, à avoir accès, notamment à l’éducation scolaire ou encore à se former dans d’autres métiers. Car, cette organisation propose plusieurs activités dont la culture de fruits et légumes dans leur cour, la fabrication de produits artisanaux et la restauration par la mise en place d’une gargote. Et ces activités permettent notamment à ce centre d’être plus indépendant financièrement.

« Grandir en tant qu’être féminin est difficile au sein d’un pays sous développé : entre les agressions physiques et morales, il est « normal » que la société rabaisse une jeune fille en ne leur attribuant que des taches stéréotypées telles que le ménage. Au fur et à mesure de ce comportement, à l’âge de 18 ans, les jeunes filles n’ont pas assez d’encouragements et de possibilités d’obtenir un poste prédestiné aux hommes. D’où l’arrivée non désirée des grossesses précoces et les métiers dévalorisants. En tant que pays ayant un secteur primaire encouragé, chaque malgache peut développer ses capacités dans l’artisanat. De plus, la créativité, un domaine large, permet à l’artisanat de mieux se développer et de se faire transmettre. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons choisi cet Akany. En effet, lors des visites de lieux, nous avons constaté une réelle volonté d’indépendance que cela soit du côté des responsables ou des pensionnaires. Ce type d’atmosphère nous encourage par rapport à notre principale motivation qu’est de  partager nos expériences pour pourvoir un meilleur bagage à autrui et surtout affronter cette mentalité malgache traditionnelle « miandry tolorana ». Nous avions remarqué que si la personne le veut réellement, elle mettra son énergie et son temps en œuvre pour la réalisation de celle-ci » ont expliqué ces jeunes étudiants.

Rafr.