Malnutrition dans le Sud : Humanité & Inclusion appelle à l’action

L’ONG Humanité & Inclusion (anciennement appelée Handicap International) appelle les acteurs de la réponse d’urgence mais également les institutions malgaches et internationales, à prendre en considération les besoins spécifiques des personnes handicapées et les risques de la famine sur la santé physique et mentale de la population.

“Cette réponse devrait être holistique en prenant en compte les impacts négatifs sur le long terme, post-crise alimentaire. Pour nous, il est indispensable d’agir dès maintenant !” Expliquent les responsables de l’ONG.

Humanité & Inclusion (HI) met ainsi en œuvre un projet d’aide alimentaire, financé par l’Ambassade de France, qui répond efficacement aux besoins alimentaires à court terme des personnes handicapées et leurs ménages. Ceci, en réduisant les risques de production du handicap lié à la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans dans la région d’Atsimo Andrefana.

L’ONG appuie les différents services de santé publique en formant et en accompagnant des kinésithérapeutes aux thérapies de stimulation qui permettent la prise en charge des enfants malnutris aigus à l’aide de diverses techniques et manipulations effectuées par les professionnels de la réadaptation.

HI est également en mesure d’apporter son expertise technique sur le domaine de l’inclusion afin de prendre en compte les besoins spécifiques pour prévenir et réduire les risques de handicap. L’organisme s’attache à ne laisser personne de côté en appuyant les organisations à inclure dans leurs activités les personnes vulnérables et marginalisées telles que les personnes handicapées, les jeunes et les femmes.

“En dépit des efforts entrepris jusqu’à ce jour, la malnutrition reste un vaste fléau qui ne se résout pas de manière ponctuelle. Elle se prépare et devrait faire l’objet d’une politique pérenne. Sa sous-estimation conduit redoutablement à handicaper la prochaine génération” souligne Humanité & Inclusion.

Selon l’analyse de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition aiguë de l’IPC (Integrated Phase Classification – repère pour la lutte contre l’insécurité alimentaire), près de 500,000 enfants seront victimes de malnutrition aigüe de Mai 2021 à Avril 2022 dans le sud de Madagascar dont environ 110,000 seront des cas sévères.

Parmi les raisons : alimentations pauvres en nutriments, accès difficile et insuffisant à l’eau potable et difficulté d’accès à des services de santé pour les mères et enfants. Face à ce constat, une aggravation et/ou création du handicap physique et mental chez les enfants de moins de 5 ans dans cette partie de Madagascar, est inévitable, si aucune mesure n’est prise. La malnutrition est l’un des principaux facteurs de retard de développement psychomoteur de l’enfant. Les déficits causés par la malnutrition de la mère enceinte entrainent irréversiblement des pathologies diverses telles que les malformations, les retards de développement de certains organes vitaux dont le cerveau, le cœur et les poumons. Le nouveau-né souffrira ainsi de certaines incapacités physiques et / ou mentales, ce qui le place dans une situation de handicap pour le futur.

Il est à signaler que les personnes handicapées comptent encore aujourd’hui parmi les populations les plus vulnérables et isolées et sont donc davantage sujettes à la malnutrition due notamment à leur faible moyen de subsistance et à l’accès aux informations. Leur situation se trouve aggravée par d’importantes discriminations et inégalités socio-économiques et surtout d’une quasi absence de prise en compte (par les communautés, les acteurs de la réponse, les structures publiques) de leurs besoins spécifiques.