Madagascar se bat pour la réduction des risques de catastrophe

24 May 2023

Madagascar, à travers le Bureau National de la Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC), a participé à une réunion de haut niveau au Siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à New York du 18 au 20 Mai dernier, pour examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. En marge de cette réunion, le Directeur Général du BNGRC, le Général Olivier Andriakaja Elack, s’est entretenu avec les journalistes de l’ONU concernant la situation du pays face aux différentes catastrophes qui touchent la grande île. « Nous sommes ici pour mesurer les efforts qu’on a déjà engagé pour atteindre les objectifs d’ici 2030 » a-t-il déclaré.

Le Cadre de Sendai est un accord historique conclu en 2015 visant à réduire les dommages, les pertes et les décès dus aux aléas naturels et anthropiques d’ici la fin de la décennie et Madagascar en est impliqué. La réunion qui s’est tenue est une réunion de mi-parcours pour l’évaluation des efforts fournis par les pays membre de l’ONU à l’horizon 2030. Selon le DG du BNGRC, le gouvernement malgache met tout en œuvre, justement, pour appliquer le cadre de Sendai. « Nous avons une politique nationale de la gestion des risques et catastrophes (GRC) et une stratégie nationale en GRC. Des cadres législatifs solides ont également été mis en place. La gouvernance et la gestion des risques ont été améliorées à travers la création de deux structures en GRC à Madagascar au niveau stratégique et au niveau opérationnel » a expliqué le Général Olivier Andriakaja Elack. Le BNGRC, qui représente ainsi le niveau opérationnel, a mis en place des bureaux territoriaux. « Sur 23 régions à Madagascar, 17 sont très vulnérables. Le gouvernement s’est alors engagé à mettre en place ces bureaux pour faire la coordination des régions vulnérables » a-t-il souligné. A part cela, un système d’alerte a été mis en place et la technologie utilisée ont été affinés pour améliorer son efficacité, a-t-il indiqué.

Le gouvernement malgache, comme ceux des Etats membres de l’ONU, met en œuvre toute une panoplie de stratégie pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. Quoi qu’il en soit, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a déclaré devant l’Assemblée générale des Nations Unies que Les progrès mondiaux en matière de gestion des risques de catastrophe ont été faibles et insuffisants, mettant en péril les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Pour le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Csaba Kőrösi, l’examen à mi-parcours constitue « notre dernière chance avant 2030 de changer collectivement de cap ». Il a également souligné la nécessité cruciale d’agir. « Huit ans plus tard, nous devons admettre que nos progrès n’ont pas suivi le rythme de l’urgence de nos jours. Le nombre connu de personnes touchées par les catastrophes a été multiplié par 80 depuis 2015 », a-t-il déclaré. La gestion des risques n’est pas une option, mais un engagement mondial, a fait valoir la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies. « Notre monde se trouve à un moment décisif de l’histoire. Alors que nous faisons le point sur notre parcours à mi-chemin de 2030, nous devons reconnaître que les progrès ont été faibles et insuffisants », a fustigé Mme Mohammed.

Alors que les pays n’ont pas respecté leurs engagements en matière de climat et de développement durable, des catastrophes naturelles qui auraient pu être évitées ont fait des centaines de milliers de victimes et contraint des millions de personnes, la plupart des femmes, des enfants et d’autres groupes vulnérables, à se déplacer.

Loïc Raveloson