Madagascar pour un renouvellement de l’AGOA dès 2023

15 Dec 2022

Alors que le Congrès américain est prévu examiner l’opportunité de renouveler l’African Growth Opportunities Act (AGOA) en 2025, la délégation malgache partie à Washington pour le sommet USA-Afrique a plaidé pour son renouvellement dès 2023. Ce plaidoyer effectué lors d’une réunion ministérielle dans le cadre du sommet a souligné que l’absence de l’AGOA aurait des répercussions négatives importantes. Madagascar a en effet déjà fait l’expérience entre 2010 et 2013.

C’est le ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, Edgard Razafindravahy, qui a porté le plaidoyer malgache lors de la réunion ministérielle sur l’African Growth Opportunities Act (AGOA) dans le cadre su Sommet des dirigeants Etats-Unis -Afrique. D’emblée, la position malgache est le renouvellement de cette loi sur la Croissance et les Opportunités de Développement en Afrique dès l’année 2023, même si l’examen de sa reconduction n’est jusqu’ici prévue qu’en 2025. Le ministre malgache a entre autres souligné que l’absence de l’AGOA aurait des répercussions négatives énormes, après avoir mis l’accent sur les apports du programme et insisté sur la visibilité qu’offrirait un renouvellement dès 2023 pour les investisseurs et les filières cibles.

Les États-Unis ont récemment assisté Madagascar à élaborer une stratégie nationale AGOA pour 2022-2025.  Celle-ci  fournit des recommandations pour traiter les questions de gouvernance, les déficiences en matière d’infrastructures et les problèmes clés de l’environnement opérationnel des entreprises pour tous les secteurs, et pas seulement ceux qui bénéficient de l’AGOA. Cette stratégie “ambitieuse” permettrait à Madagascar de mieux se positionner pour rechercher des investissements plus solides, tels qu’un contrat de la Millennium Challenge Corporation, explique l’Ambassadrice des Etats-Unis à Madagascar. La stratégie consiste  d’une part à lever les freins de l’industrialisation et d’autre part à améliorer et à étendre l’AGOA à de nouveaux secteurs.

Durant la réunion à Washington, la partie malgache a par ailleurs présenté les projets d’envergure menés dans le pays pour faire de Madagascar une terre d’investissements, dont l’extension du port de Toamasina, la construction de centrales hydroélectriques, et la construction de la première autoroute. Le projet de loi sur les investissements élaboré avec le secteur privé avec le soutien de la Banque mondiale, et l’initiative de loi de programmation industrielle, ont aussi été mis en avant durant la réunion. Il s’agissait pour les dirigeants malgaches de convaincre les autorités et les acteurs privés américains  de pérenniser la relation commerciale et économique entre les deux pays.

Les États-Unis sont actuellement le deuxième partenaire commercial de Madagascar après la France et le commerce bilatéral a déjà dépassé les 800 millions de dollars cette année, marquant un retour aux niveaux des échanges d’avant la pandémie. De plus, les Etats-Unis sont le plus grand marché pour deux des exportations les plus importantes de Madagascar: les textiles et la vanille. Ces exportations entrent aux États-Unis en franchise de droits grâce à l’African Growth and Opportunities Act, ou AGOA, et au Système Général de Préférences, ou GSP.