L’UE renouvelle son soutien et son assistance à la démocratie et au développement socio-économique de Madagascar

17 Aug 2020

La 8ème session du dialogue politique UE-Madagascar s’est tenue ce vendredi 14 août 2020 au Palais d’Etat d’Iavoloha, en présence du Président de la République de Madagascar, SEM Andry Rajoelina accompagné du Premier Ministre, Chef du Gouvernement et des ministres ainsi que de hauts cadres de l’État, pour la partie malgache, et de l’Ambassadeur de l’Union européenne, SEM Giovanni Di Girolamo, des Ambassadeurs d’Allemagne et de France, SEM Michael Derus et SEM ‎Christophe Bouchard pour la partie européenne. Les diplomates à l’extérieur du pays, ont quant à eux, pu y participer par visioconférence. Il s’agit des Ambassadeurs de Belgique, d’Espagne, des Pays-Bas, de Pologne, ainsi que du Chargé d’affaires de Grèce, de la Chef de mission adjoint d’Italie et de la représentante de la Suède.

Les deux parties ont souligné l’importance du dialogue politique pour le renforcement du partenariat entre Madagascar et l’Union européenne, l’opportunité de faciliter la définition de priorités et de principes communs et le renforcement des liens d’amitié et de coopération entre l’UE et Madagascar.

Les grands programmes de reformes initiés par l’État Malagasy ont été abordés, à l’instar de la gouvernance, la sécurité, les droits de l’Homme, la situation économique et l’état de la coopération UE-Madagascar.

Dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire actuelle, l’action de riposte de Madagascar face au COVID19, incluant le Plan Multisectoriel d’Urgence et le Plan de relance économique post COVID, a été au centre des discussions. L’Union européenne et ses États membres, agissant ensemble en tant que “Team Europe”, sont prêts à soutenir Madagascar dans la mise en œuvre de ces plans. Le « Team Europe » a déjà mobilisé et ou réorienté près de 40 millions d’euros pour aider le pays à faire face à la crise. Par ailleurs, l’État Malagasy entend atténuer les impacts de la pandémie sur la vie de la population à travers la mise en place d’un Plan pour la promotion des Projets d’investissement Public (PIP). La mise en œuvre effective des mesures prévues en termes de pilotage, de revue et de contrôle seront des éléments-clés pour renforcer la confiance dans la bonne gestion des fonds dont bénéficie Madagascar dans la lutte contre la pandémie, selon l’UE. Ce dernier a encouragé Madagascar à orienter ses efforts de relance économique vers des investissements verts, essentiels pour renforcer la résilience future, et ce, pendant et après la pandémie.

Les activités de mise en œuvre de la Stratégie Nationale de lutte contre la corruption, ainsi que les réussites dans l’amélioration de la gestion des marchés publics ont été présentées par la partie Malagasy. L’Union européenne a exprimé sa volonté de continuer à soutenir le gouvernement dans ce domaine. Les parties ont également discuté de la récente proposition de réforme des Pôles Anti-Corruption (PAC).

L’Union européenne a informé qu’elle souhaiterait effectuer une mission de suivi après la mission d’observation électorale qu’elle a déployée lors des élections présidentielles de 2018 et les recommandations de cette mission pour la consolidation des acquis et l’amélioration de la gouvernance électorale à Madagascar.

L’Union européenne a félicité le Gouvernement pour son engagement dans la décentralisation – un dossier difficile et de longue haleine, mais crucial pour le développement du pays.

Madagascar a fait part des avancées réalisées – dans le contexte de l’épidémie – et de ses objectifs à l’avenir, en ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité. L’Union européenne a félicité le gouvernement pour les mesures prises durant les derniers mois, notamment la réorganisation de l’armée, et a encouragé Madagascar à poursuivre les réformes.

L’Union européenne a salué la volonté de Madagascar de s’engager vers une gestion plus durable pour (re)faire du pays une « île verte », en ce qui concerne les ressources naturelles, notamment ses objectifs ambitieux de reboisement et protection des forêts existantes. L’UE a néanmoins exprimé sa préoccupation sur la situation actuelle du secteur, fortement aggravée par la pandémie de COVID 19. L’UE a, de ce fait, encouragé Madagascar à prendre des engagements forts dans ce secteur et à les concrétiser de façon visible. L’UE, qui s’est engagée dans un agenda ambitieux pour l’environnement et le changement climatique avec le Pacte Vert, a offert son plein soutien.

La partie Malagasy, à travers le rappel du Président de la République, a attiré l’attention des partenaires européens en ce qui concerne le secteur de l’énergie, notamment sur la production quotidienne d’eau potable, par le biais du Projet Tana Water III. Cette production d’eau devrait être augmentée de 100.000 m3 grâce à des travaux d’extension de l’Unité de production. En effet, le réseau d’eau d’Antananarivo était conçu pour seulement 250.000 habitants en 1958, provoquant un manque cruel d’eau pour la population croissante d’Antananarivo, recensée actuellement à plus de 2.610.000.

Les deux parties ont également discuté du renouvellement du Protocole à l’Accord de pêche. L’Union européenne a confirmé sa disponibilité pour une reprise des négociations dès que possible et a rappelé que le dernier protocole de l’Accord a été considéré par une évaluation indépendante efficace en termes de contribution à la durabilité de l’exploitation des ressources halieutiques et de soutien au développement du secteur des pêches de Madagascar. Sur ce point, le Gouvernement a réitéré sa volonté de voir l’amélioration des retombées économiques, en équilibre avec les impacts sociaux et environnementaux de l’Accord. Madagascar est disposé à reprendre les négociations tout en repensant le concept qui sous-tendrait un nouvel Accord.

Concernant les droits de l’Homme, l’Union européenne a félicité le gouvernement d’avoir accepté les recommandations formulées lors de l’Examen périodique universel, en novembre 2019. L’UE a donc encouragé Madagascar à saisir cette opportunité pour assurer un progrès concret avant le prochain examen de 2024. L’Union européenne a exprimé sa volonté d’accompagner le Gouvernement dans ce travail.

La partie Malagasy a informé les partenaires européens que Madagascar déploie des efforts pour la promotion de la liberté d’expression, mais a souligné que des dispositions réglementaires particulières sont en vigueur au pays durant l’État d’urgence. C’est dans ce cadre que les restrictions en temps de crise et de situation d’urgence s’appliquent tout en respectant les dispositions légales ainsi que les critères de légitimité. Les mesures sont alors prises dans le respect des droits de l’homme tels que prévus par les règles internationales applicables. L’Union européenne a aussi salué et encouragé le Gouvernement à continuer de s’engager sur l’avant-projet de loi sur l’accès à l’information, garanti par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et inscrit dans la Constitution de Madagascar.

Les deux parties ont par ailleurs passé en revue les nombreux projets en cours financés par le FED qui commencent à porter leurs fruits dans les secteurs de la gouvernance, du développement rural, des infrastructures et du développement économique. Elles ont parlé d’avenir alors qu’une nouvelle période de programmation de 7 ans s’ouvrira en 2021.

Ce 8ème dialogue politique entre Madagascar et l’Union européenne reflète la solidité d’un partenariat mature, engagé et loyal, particulièrement important dans le contexte de la pandémie. L’Union européenne a renouvelé son soutien et son assistance à la démocratie et au développement socio-économique de Madagascar et de sa population.