Les professionnels du secteur minier appellent à un dialogue urgent avec les autorités

4 Nov 2022

La Chambre des mines de Madagascar et la Fédération des opérateurs miniers de Madagascar se disent déçus que le secteur minier n’ait pas été inscrit au programme du Forum national des investissements pour l’émergence de Madagascar qui s’est tenu les 28 et 29 octobre 2022. D’après une étude de la Banque mondiale pourtant, les contributions du secteur à l’économie malagasy pourraient représenter à l’horizon 2025 14% du PIB et 54% du total des exportations nationales tout en restant le principal pourvoyeur de l’IDE.

Aucun atelier spécifique consacré aux mines n’a été proposé lors du Forum national des investissements pour l’émergence de Madagascar qui s’est tenu les 28 et 29 octobre 2022. Ce forum constituait pourtant l’un des évènements les plus marquants organisés ces dernières années par l’Etat en vue de l’appui au secteur privé et de la promotion des investissements. Ce qui a amené la Chambre des mines de Madagascar et la Fédération des opérateurs miniers de Madagascar à s’interroger si l’Etat renonce à soutenir le développement d’un secteur aux perspectives de retombées économiques aussi capitales pour le développement du pays. En effet, d’après une étude de la Banque mondiale, les contributions du secteur à l’économie malagasy pourraient représenter à l’horizon 2025, 14% du PIB et 54% du total des exportations nationales tout en restant le principal pourvoyeur de l’IDE. Et ce alors que ces mêmes contributions stagnent depuis des années à un peu moins de 6% pour le PIB et 30% pour les exportations. De plus, historiquement, le secteur minier a toujours constitué de par le monde l’un des piliers majeurs de l’industrialisation de tout pays, soulignent la Chambre des mines de Madagascar et la Fédération des opérateurs miniers de Madagascar.

La Chambre des mines de Madagascar et la Fédération des opérateurs miniers s’interrogent par ailleurs sur les sujets laissés en suspens depuis des années tels que la non-application du code minier en vigueur, la situation persistante de gel des permis miniers ou le choix du prochain cadre légal. “Refuser de trouver des solutions appropriées à toutes ces questions et de soutenir le secteur minier formel équivaudrait à encourager les trafics de substances minières au détriment des populations des zones hôtes, de l’environnement et de l’économie toute entière”, soutiennent-elles dans un communiqué.

En indiquant qu’elles sont dans l’attente de progrès significatifs dans l’amélioration de la gouvernance du secteur, elles réitèrent leur appel à l’endroit d’un dialogue constructif avec les plus hautes autorités du pays, et ce, malgré des points de vue assez divergents de ceux de l’Etat quant aux contributions des mines industrielles à l’économie et à la manière de les faire croître.

Pour la Chambre des mines de Madagascar et la Fédération des opérateurs miniers , le secteur minier se trouve actuellement dans une situation incompréhensible, voire chaotique. C’est pour cette raison que l’instauration d’un dialogue transparent, honnête et efficace entre l’administration et les professionnels du secteur est urgent. Les objectifs selon elles, sont d’établir une compréhension mutuelle des réalités d’un secteur de plus en plus fragilisé, de renforcer la gouvernance sectorielle et la capacité des acteurs, mais aussi d’améliorer le climat des investissements.

“Nous restons convaincus qu’il est de l’intérêt de toutes les parties prenantes d’avancer dans un esprit inclusif et participatif afin de restaurer un environnement des affaires et des investissements stable, attractif, compétitif et bénéfique pour tous”, déclarent la Chambre des mines de Madagascar et la Fédération des opérateurs miniers.

 

Ambina Rkt