Les prix à la pompe désormais en dessous de la vérité de prix, selon l’OMH

29 Jun 2021

Gelés depuis 2019, les prix à la pompe se situent désormais en dessous de la vérité de prix, indique le Directeur général de l’Office malgache des Hydrocarbures. Depuis avril 2021, le pétrole brut s’échange sur le marché à un prix supérieur à celui de décembre 2019, c’est-à-dire avant le début de la chute des prix internationaux consécutive au début de la crise sanitaire mondiale. Au mois de juin, ce prix caracole autour de 75 dollars, soit une hausse de +36%De même, le cours actuel du dollar est largement supérieur à celui d’avant le début de la crise sanitaire. L’ariary oscille entre 3751 Ar et 3780 Ar depuis janvier 2021. Les prix FOB internationaux du baril de brut et le taux de change d dollar constituent notamment deux facteurs déterminant la vérité de prix.

Pour préserver les intérêts des consommateurs, l’Etat applique un système de lissage qui consiste à reporter ultérieurement une partie des variations de la vérité des prix, explique le DG de l’OMH, Olivier Jean Baptiste. Cette pratique génère des écarts ponctuels entre les prix à la pompe et la vérité des prix, toutefois, à termes ces écarts doivent être épongés par un auto rééquilibrage des coûts des facteurs, et/ou par un ajustement graduel des prix à la pompe. ” Si la tendance des coûts et des facteurs ne montre pas des signes de possibilité de rééquilibrage automatique des prix à moyen terme, l’éventualité d’un ajustement des prix à la pompe suivant la même tendance que les coûts des facteurs devrait être envisagée”, souligne-t-il.

Par rapport à la consommation nationale de carburants, le marché a connu un recul de -16,2% par rapport à 2019 avec un creux de -38% en avril 2020, rapporte le Directeur général de l’Office malgache des Hydrocarbures. En ce qui concerne les trois produits blancs que sont le supercarburant, le pétrole lampant et le gasoil, leur consommation a baissé de -12% en 2020 par rapport à 2019. Pour cette année, les prévisions tablent sur une nette amélioration de la situation par rapport à l’année dernière. Bien que les restrictions liées à l’état d’urgence soient levée, et que les déplacements reprennent, la consommation en produits pétrolier pour cette année 2021 ne devrait toutefois pas s’écarter significativement de celle de 2019. En ce qui concerne les prix; les signaux indiquent que les niveaux des prix sur le marché international est prévu s’étendre jusqu’à la fin de l’année, quant au taux de change du dollar, il ne devrait pas descendre au-dessous de la barre des 3800 ariay selon les prévisions, indique Olivier Jean-Baptiste. L’Etat va préserver autant que possible les intérêts des consommateurs, mais le système de lissage ne devrait pas constituer un outil pour creuser davantage l’écart entre les prix à la pompe et la vérité des prix au risque de fragiliser le système d’approvisionnement du pays, martèle de DG de l’OMH.

 

Méira