Les enfants en situation de handicap confrontés à de multiples difficultés à Madagascar

Plus d’un enfant sur 10 présente un handicap à Madagascar. D’après une étude menée par l’UNICEF en collaboration avec l’INSTAT et Oxford Policy Management, les enfants handicapés sont confrontés à des difficultés multiples dans toutes les dimensions du bien-être par rapport aux enfants sans handicap, que ce soit en matière d’éducation, de soins et de santé, et de protection sociale.

Un enfant sur 10 est en situation de handicap à Madagascar. Les problèmes psychologiques (dépression, anxiété) sont les plus répandus, affectant 5.1% des enfants de 5 à 17 ans. Ceux-ci sont suivis des handicaps cognitifs, qui affectent entre 4.4% et 4.7% des enfants. Une étude menée par l’UNICEF en collaboration avec l’INSTAT et Oxford Policy Management indique que les enfants en situation de handicap sont confrontés à des difficultés multiples par rapport aux enfants sans handicap.

En matière d’éducation, l’étude démontre par exemple que les disparités en matière de fréquentation scolaire ont tendance à s’accentuer à mesure que les enfants passent à des niveaux d’éducation plus élevés et en fonction de la sévérité du handicap. Les enfants souffrant d’un handicap au niveau de l’autonomie et de la locution (handicap physique) sont les plus défavorisés et, en particulier, les privations sont plus fortes pour les filles. D’après les explications, le manque d’écoles inclusives (infrastructures non accessibles, manque de matériel scolaire accessible, d’enseignants formés à l’éducation des enfants handicapés), en est une des raisons. La discrimination dont sont victimes les enfants handicapés constitue un obstacle supplémentaire à leur scolarisation.

L’étude démontre aussi que le handicap rend les enfants plus vulnérables aux pratiques violentes. En particulier, les garçons avec un handicap sévère sont particulièrement susceptibles aux violences physiques, tandis que les filles avec un handicap modéré, et notamment cognitif, sont les plus susceptibles de subir des violences sexuelles. Mis à part les violences physiques et sexuelles, ainsi que la discrimination, les enfants handicapés sont souvent victimes de mauvais traitements, au sein même de leurs familles.

Des recommandations qui encouragent l’intégration des aspects qui peuvent soulager des obstacles pour les enfants avec handicap dans le programme de développement du pays sont proposées à l’issue de cette étude. La vulgarisation des textes réglementaires existants sur les droits des personnes handicapées, ainsi que la mise à jour des textes intégrants toutes les dimensions, éducation, santé, protection sociale sont ainsi suggérées.

D’après l’étude, il est également nécessaire de garantir que toutes les politiques (de l’éducation à l’emploi) et tous les programmes de développement soient inclusifs du point de vue du handicap et du genre. De même que le renforcement des programmes de protection sociale au profit des personnes vivant avec un handicap. L’élaboration d’un plan d’action national pour prévenir la violence faite au groupe de personnes vulnérables y compris les enfants handicapés, n’est pas en reste.