L’EPP d’Ambohidroa I donne l’exemple sur l’éducation inclusive

3 Dec 2020

A l’occasion de la Journée Internationale des personnes handicapées, L’UNICEF a accompagné Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Education Nationale, à l’école inclusive EPP Ambohidroa I. Cette école, l’une des plus anciennes de la ville d’Antananarivo, accueille depuis 2007, des enfants à besoins spécifiques, des enfants vivant avec un handicap moteur, malentendants, des enfants atteints de trisomie ou d’autisme, au sein de classes inclusives et intégrées avec les autres enfants.

Comme l’atteste l’expérience de l’école d’Ambohidroa, l’inclusion des enfants handicapés dans la société est possible, mais elle requiert en premier lieu un changement de perception et la reconnaissance que ces enfants ont les mêmes droits que les autres, qu’ils peuvent être des acteurs du changement et de l’autodétermination et ne sont pas seulement des bénéficiaires de la charité publique et que leur voix doit être entendue et prise en compte dans l’élaboration des politiques et des programmes.

A Madagascar, une étude récente réalisée par l’UNICEF (MICS 2018) l’une des rares sources de données sur les enfants handicapés, 10 % des enfants âgés de 2 à 5 ans à Madagascar sont handicapés. Le ratio passe à 14 % pour les enfants âgés de 5 à 17 ans. Cependant, alors que de nombreuses politiques sociales sont censées être appliquées à tous, y compris implicitement aux personnes handicapées, elles ne répondent souvent pas à tous leurs besoins. Même dans le secteur de l’éducation, l’éducation inclusive et le “handicap” ne sont pas pleinement compris par tout le monde.

En raison de budgets et de priorités limités, les actions visant à soutenir le droit des personnes handicapées à assurer leur “participation pleine et effective à la société sur la base de l’égalité avec les autres” n’ont pas été réalisées. Seule une minorité d’enfants ont accès à l’éducation.

Capables de surmonter les obstacles

Et pourtant, les enfants handicapés sont plus que capables de surmonter les obstacles à leur inclusion, d’occuper, sur un pied d’égalité, la place qui leur revient dans la société et d’enrichir la vie de leur communauté lorsqu’on leur donne les moyens. Mais trop d’enfants handicapés n’ont tout simplement aucune possibilité de participer. Trop souvent, ils sont les derniers à accéder aux ressources et aux services, en particulier lorsque ceux-ci sont rares. Trop souvent, ils n’inspirent que de la pitié ou, pire encore, sont victimes de discrimination et de mauvais traitements. Les privations dont souffrent les enfants et les adolescents handicapés constituent des violations de leurs droits et du principe d’équité, qui repose sur la dignité et les droits de tous les enfants, y compris les membres les plus vulnérables et marginalisés de la société.

« L’humanité se juge à la façon dont elle traite ses membres les plus faibles ou les plus différents » commente Jean Benoit Manhes, Représentant Adjoint de l’UNICEF a Madagascar. « Trop souvent encore, les enfants en situation de handicap sont mal connus, discriminés, absents de la vie publique, et laissés à la seule charge de leurs parents, des communautés, des organismes de la société civile ; il nous appartient à tous de mobiliser la Santé, l’Education, la Protection sociale, les finances, les médias, les acteurs du développement, pour garantir au quotidien, et pas seulement lors d’une journée internationale, la pleine inclusion de ces enfants. L’UNICEF demeure pleinement engagé pour soutenir les actions visant à donner à ces enfants et à leurs parents le droit à l’espoir, l’inclusion et le soutien », souligne-t-il.

L’investissement dans l’éducation inclusive, avec une attention particulière à l’équité, est un point d’entrée pour s’attaquer aux obstacles au développement social équitable. Les résultats du programme d’appui visent à motiver les parents à envoyer leurs enfants à l’école et à les y maintenir, ainsi qu’à motiver les enfants à apprendre dans un lieu sûr, où toutes les conditions sont réunies pour le développement de leur potentiel.

Pour réaliser cette vision stratégique, depuis 2012, l’UNICEF promeut le droit de tous les enfants à :

– Des salles de classe accessibles, y compris des meubles et des toilettes séparées pour les garçons et les filles (construction),
– Un apprentissage et un soutien matériel adaptés et appropriés au développement,
– Un enseignement et des soins de qualité et inclusifs (enseignant en formation initiale et continue).

Aussi, l’UNICEF procédera bientôt à la dotation de matériels pour 4200 enfants scolarisés dans 59 centres spécialisés de tout Madagascar. La dotation de ces kits vise à motiver les parents et les enfants de revenir à l’école (après le fermeture durant la crise sanitaire), et c’est une intervention équitable comme les enfants dans les centres n’ont pas pu bénéficier de kits scolaires.