Législatives 2024, baisse des candidatures féminines et faible représentation des jeunes candidats de moins de 35 ans
En 2019, 113 femmes se sont présentées sur 810 candidatures enregistrées aux élections législatives, tandis qu’en 2024, ce nombre est tombé à 80 sur 473. Quant aux candidatures des jeunes aux élections législatives, l’Observatoire SAFIDY estime, vu les données, que les partis politiques traditionnels favorisent systématiquement les candidats plus âgés, limitant ainsi les opportunités pour les jeunes aspirants d’accéder à des postes de premier plan.
Seuls 58 des 120 districts avaient des candidates féminines aux élections législatives de 2024, mettant en évidence une disparité significative dans la représentation politique, indique l’Observatoire SAFIDY. Sur les 80 femmes candidates aux élections législatives, 37 se présentent en tant que candidates indépendantes, tandis que 39 sont issues des trois principales coalitions de partis et 4 sont présentées par d’autres partis politiques. Ce qui révèle un faible niveau de représentation féminine au sein des partis politiques établis.
Les analyses de SAFIDY montrent que les femmes préfèrent se présenter en tant que candidates indépendantes en raison de divers facteurs, notamment la possibilité de promouvoir leurs propres agendas politiques sans être limitées par les affiliations partisanes. D’après l’Observatoire SAFIDY, la diminution de candidatures féminines aux élections législatives de 2024 peut être par attribuée à plusieurs facteurs, notamment le montant de la caution de candidature, la crainte des représailles de la part de la communauté et de la famille, ainsi que le manque de confiance en soi. La peur de la violence, y compris les menaces verbales ou physiques, peut également dissuader les femmes de s’impliquer activement en politique.
Les données sur les candidats aux élections législatives révèlent par ailleurs une faible représentation des jeunes de moins de 35 ans au sein des partis politiques établis, avec seulement 18 listes mettant en avant de jeunes candidats. Parmi ces listes, la majorité émane de candidats indépendants, soulignant un déséquilibre dans la représentation générationnelle au sein des structures politiques traditionnelles. D’après l’Observatoire SAFIDY, les partis politiques traditionnels favorisent systématiquement les candidats plus âgés, limitant ainsi les opportunités pour les jeunes aspirants d’accéder à des postes de premier plan.
Pour l’Observatoire SAFIDY, le manque d’influence des jeunes dans les cercles politiques les maintient dans l’ombre, outre des obstacles concrets tels que la collecte de fonds. Dans sa déclaration préliminaire relative à l’observation des élections législatives de mai 2024, l’Observatoire SAFIDY n’a pas manqué de faire remarquer que des dispositions législatives, comme celles favorisant les candidats plus âgés en cas d’égalité de voix, contredisent les objectifs de la Politique Nationale de la Jeunesse, limitant ainsi la participation politique des jeunes et compromettant leur épanouissement et développement intégral.
Crédit Photo: Bodo Razafindrazaka