Le taux de croissance de 2022 devrait stagner à 4,2 %

14 Sep 2022

Malgré la pandémie de Covid-19, les cyclones à répétition et les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine, le taux de croissance de 2021 a été révisé à la hausse à 4,3% à Madagascar. Ce taux de croissance devrait stagner à 4,2 % pour cette année, selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI).Le FMI prévoit une croissance plus faible et avance que des prix des matières premières plus élevés pèseront sur le budget, creusant le déficit budgétaire. L’inflation moyenne annuelle devrait d’ailleurs s’accélérer pour atteindre 9,8 %, alimentée par la flambée des prix internationaux du pétrole et des denrées alimentaires, indique-t-on.

Selon toujours le Fonds Monétaire International, les perspectives restent soumises à des incertitudes et à des risques importants. Une nouvelle vague de Covid-dans un contexte de faible vaccination, un nouveau ralentissement de la croissance mondiale et des prix du pétrole plus élevés affecteraient négativement les perspectives à court terme. A contrario, la mise en œuvre du programme de réformes envisagées dans le Plan Emergence Madagascar ainsi qu’une augmentation des investissements pourraient stimuler la productivité et la croissance.

Davantage d’efforts attendus

Le troisième décaissement de 31,9 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit a pu se faire grâce aux efforts entrepris par le gouvernement en matière de gestion financière, notamment les points de repère du FMI, selon la Ministère de l’Economie et des Finances.

Le Conseil d’Administration du FMI, pour sa part, a indiqué que les résultats obtenus par Madagascar dans le cadre de la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit ont été globalement satisfaisants malgré le retard pris dans la mise en œuvre des réformes structurelles et un environnement extérieur qui reste difficile. Le pays doit cependant continuer d’adopter des politiques prudentes et une attitude plus proactive pour soutenir les réalisations sur le plan structurel et maintenir la stabilité macroéconomique, stimuler les investissements et contribuer à une croissance plus durable et inclusive, selon les recommandations du FMI.

La loi de finances rectificative pour 2022 envisage un déficit primaire intérieur plus important que prévu. La hausse des cours internationaux du pétrole entraîne une augmentation des transferts budgétaires vers les distributeurs de pétrole et les entreprises de services publics. Il sera ainsi essentiel de renforcer la lutte contre la fraude fiscale et d’optimiser le recouvrement des arriérés d’impôts pour compenser toute baisse éventuelle des recettes intérieures. Dans le cadre du budget 2023, Madagascar devra aussi faire des efforts supplémentaires pour augmenter ses recettes intérieures, atteindre l’équilibre budgétaire et créer un espace budgétaire supplémentaire pour financer les dépenses sociales et les investissements publics prioritaires.

Il est également essentiel d’améliorer l’exécution du budget pour accroître l’efficacité de la politique budgétaire et atteindre les objectifs du programme. Dans le contexte actuel marqué par la hausse des prix des denrées alimentaires et des combustibles, il est particulièrement important d’augmenter effectivement les dépenses sociales et de mettre en place des dispositifs de protection sociale plus efficaces pour protéger les plus vulnérables, estime le FMI.

La récente augmentation des prix de détail des combustibles marque une étape vers la mise en œuvre d’un mécanisme automatique de tarification qui supprimera les subventions coûteuses et régressives sur ces produits. Le FMI indique qu’il également primordial d’améliorer la santé financière des entreprises de services publics pour limiter le recours aux transferts budgétaires.

Le Fonds Monétaire International encourage les autorités à poursuivre leurs efforts pour améliorer la transparence budgétaire et renforcer la responsabilité des parties concernées, notamment en respectant plus rigoureusement le cadre juridique de lutte contre la corruption.

Afin de renforcer les contrôles a posteriori des finances publiques, la Cour des comptes, en sa qualité d’autorité de contrôle, pourra désormais accéder à l’intégralité des systèmes d’informations du ministère des Finances. La Cour rédigera également un rapport de suivi sur la mise en œuvre des recommandations consignées dans ses rapports d’audit sur les mesures prises pour faire face à la pandémie de COVID-19.

Par ailleurs, dans le cadre de l’amélioration du cadre de politique monétaire, la banque centrale devrait se tenir prête à relever une nouvelle fois les taux d’intérêt pour maîtriser les pressions inflationnistes, a déclaré le FMI.