Le score de Madagascar stagne à l’Indice de Perception de la Corruption

31 Jan 2024

145ème sur 180 pays pour un score de 25/100. C’est la position de Madagascar à l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de l’année 2023, un point de moins par rapport à 2022. Selon la Transparency International Initiative Madagascar (TI-MG), c’est la 8ème année consécutive que la Grande Île stagne autour de 25/100. Le pays a tout de même fait mieux en 2012 avec un score de 32/100, le meilleur enregistré. La TI-MG a indiqué dans un document produit à l’occasion de la révélation des scores de l’IPC 2023 que, méthodologiquement, les écarts à la hausse ou à la baisse d’un ou de deux points ne sont pas significatifs mais traduisent plutôt une stagnation.

Cette organisation internationale pointe du doigt plusieurs facteurs qui font que Madagascar fasse du sur place dans ce classement. Selon elle, « une mauvaise gouvernance chronique, mêlée à des promesses anti-corruption tonitruantes suivies d’actions limitées, la persistance du corporatisme, la mainmise de l’exécutif sur le judiciaire et le législatif, la non-application de la loi, le clientélisme et la capture de l’Etat par des intérêts privés, le déclin de l’espace civique et des libertés fondamentales incluant les persécutions des lanceurs d’alerte anti-corruption, la non-adoption de la loi pour l’accès à l’information à caractère public, la multiplication des scandales de corruption impliquant des personnes politiquement exposées et la persistance de l’impunité y liée constituent les principales raisons de cette stagnation ». La Transparency International Initiative Madagascar déplore également que les quelques avancées anti-corruption, telles que la nomination du Directeur Général de l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI), n’ont pas pu contrebalancer cet entassement de dysfonctionnements et de scandales, conduisant à ce score de Madagascar à l’IPC.

Par ailleurs, la TI-MG fait quelques recommandations pour mettre fin à l’impunité de la corruption, promouvoir la justice et renforcer l’État de droit. Grosso modo, elle encourage les gouvernements à donner aux systèmes judiciaires l’indépendance, les ressources et la transparence nécessaires pour punir efficacement tous les délits de corruption et assurer un contrôle et un contrepoids du pouvoir. Renforcer l’indépendance du système judiciaire, introduire des mécanismes d’intégrité et de contrôle, améliorer l’accès à la justice, rendre la justice plus transparente, promouvoir la coopération au sein du système judiciaire, regarder au-delà des frontières nationales sont les points avancés par l’organisation pour lutter contre la corruption. Il s’agit également, et notamment pour les pays en tête de l’IPC, d’éliminer les failles du secret financier, réglementer et mieux encadrer les professionnels tels que les comptables, les agents immobiliers et les avocats, indiqué par la TI-MG comme facilitateurs de la corruption ; et demander des comptes aux auteurs de corruption transnationale et à leurs complices.

Loïc Raveloson