Le Profil des systèmes Alimentaires de Madagascar défini

16 Jun 2022
Le document Profil des systèmes Alimentaires de Madagascar, visant à activer la transformation durable et inclusive des systèmes alimentaires, a été remis au Président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, à l’occasion de la Conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire de Madagascar, ce 16 juin.
Ce document d’analyse synthétique contient l’essentiel de la performance du système alimentaire malgache vis-à-vis des quatre objectifs de durabilité : la sécurité alimentaire, la nutrition et santé, l’aspect socioéconomique, l’équilibre territorial et équité, et l’environnement et ressources naturelles. Il s’agit également d’un document très utile pour mieux définir les priorités des cinq zones des systèmes alimentaires de Madagascar à savoir la zone Grand Nord, le Grand Centre, le Grand Est, le Grand Ouest et le Grand Sud. Le document avance quelques leviers clés pour améliorer la durabilité du système alimentaire de Madagascar. Il servira de base pour la présente conférence nationale et pourra être exploitable aux acteurs investis dans le développement du pays, indique-t-on.
Le travail d’élaboration du document Profil des systèmes Alimentaires de Madagascar a permis de tirer huit conclusions, selon Mbuli Charles Boliko, Représentant de la FAO à Madagascar. La croissance démographique accentue la pression foncière dans les bas-fonds (déjà intense sur les Hautes Terres) menaçant la viabilité de l’agriculture familiale. Par ailleurs, l’instabilité croissante du climat (retard des pluies, sécheresse, cyclones) accentue l’instabilité de la production et contribue à dégrader les infrastructures. L’enclavement pénalise les producteurs, y compris dans des bassins de production majeurs, en les privant d’accès aux services, en limitant leur accès aux marchés et en favorisant l’insécurité. L’insécurité contraint la production à rester au niveau de « subsistance », en induisant des stratégies anti-risques. Elle freine la valorisation de vastes zones faiblement peuplées. Un accès limité et inégal au foncier, aux services, aux ressources, et à l’éducation contraint fortement les exploitations. Les ressources humaines et financières trop limitées allouées au secteur, généralement gérées au niveau central, limitent les initiatives locales. La capacité d’investissement dans la production est limitée par les très fortes contraintes financières des ménages agricoles. Enfin, les habitudes alimentaires et l’absence d’éducation nutritionnelle contribuent à une alimentation très peu diversifiée et à une faible attention portée à la qualité des aliments.
Cinq leviers clés ont été identifiés dans le document Profil des systèmes Alimentaires de Madagascar pour assurer la durabilité des systèmes alimentaires du pays, à savoir le renforcement de la décentralisation pour mieux définir les priorités régionales, l’intensification du renforcement des services de proximité pour tous les acteurs, une meilleure gestion de la fertilité des sols pour assurer la qualité et la quantité des produits agricoles, l’appui à la bonne organisation des chaînes de valeur agricoles et/ou alimentaires et l’amélioration des infrastructures de transport dans les zones agricoles potentielles, de manière durable.
Irina