Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM 7) s’associe aux efforts de préservation de l’environnement à Madagascar

20 Aug 2021

Depuis novembre 2020, le gouvernement de Madagascar, à travers le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et avec l’appui technique de la FAO, s‘est attelé à la formulation du document complet d’un projet destiné aux Régions Atsimo Andrefana et Haute Matsiatra qui sera financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM 7).

Une phase préparatoire a consisté à un atelier national d’information, des ateliers régionaux de consultation, diverses séances d’entretien et de concertation, et des travaux de collecte des informations de base avec les parties prenantes publiques, privées, de la société civile dont la recherche, et les partenaires au développement. Les résultats de ces travaux seront soumis à une validation nationale ce jour.

Importance des bassins versants
Madagascar est l’un des 34 hotspots mondiaux de la biodiversité dont l’endémisme se trouve à un niveau de menace extrêmement élevé.
Les bassins versants remplissent de multiples fonctions et services écosystémiques importants dont principalement la gestion et la régulation des ressources en eau, la gestion durable de la biodiversité, le maintien et l’amélioration de la fertilité du sol, au bénéfice des moyens d’existence locaux. Les forêts et les arbres jouent des rôles cruciaux dans les processus hydrologiques des bassins versants. La détérioration de ces fonctions et services écosystémiques des bassins versants a des impacts nuisibles considérables sur les paysages, la biodiversité et le bien-être de la population. Le gouvernement de Madagascar a repris ainsi le bassin versant comme unité de base pour l’aménagement et la restauration des paysages et des forêts dans le pays, avec une vision plus intégrée des différentes interventions intersectorielles (foresterie, agriculture, élevage, pêche, …).

L’approche pour la restauration des paysages et des forêts (RPF)
L’intervention de ce projet financé par le FEM 7 vise à soutenir les efforts du gouvernement malagasy en matière de gestion durable des terres et des forêts incluant l’agriculture responsable, conservation de la biodiversité et renforcement des moyens d’existence des populations dans les sous-bassins versants prioritaires pour la RPF.

En adoptant une approche paysage, le projet vise à améliorer les services écosystémiques, l’intensification durable et la conservation de la biodiversité dans les paysages et les forêts dégradés du Sud de Madagascar, par la mise en œuvre à grande échelle de la RPF. Les différentes composantes des paysages ciblés seront ainsi prises en compte de manière inclusive, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des aires protégées.

Un projet à plusieurs dimensions
Les paysages cibles du projet sont également confrontés à des défis institutionnels tels que la gouvernance locale limitée, le manque de capacités, les mécanismes financiers inefficaces ; il y a aussi des défis socio-économiques tels que la croissance démographique, la productivité limitée, les pratiques non durables, le système de gestion des droits fonciers inadéquats, etc.

Selon le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Baomiavotse Vahinala RAHARINIRINA, « Le projet doit s’attaquer aux principaux facteurs de perte de biodiversité. Pour ce faire, il faut revoir les plans et les pratiques de gestion à la fois dans les aires protégées et sur les terres de production environnantes, qui contribuent à parts égales à la perturbation de ces écosystèmes ».

Pour le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy RAMILISON, « Plusieurs systèmes et technologies agronomiques innovants et adaptatifs par rapport aux changements climatiques, tels que le système de riziculture intensive, l’agriculture de conservation et l’agroforesterie intégrée arbres-cultures-élevage, ont montré de bons résultats pour l’intensification durable de la production agricole à Madagascar. » Ces systèmes pourront donc être répliqués et mis à l’échelle dans le cadre du projet.

Et le Représentant de la FAO, Charles BOLIKO d’affirmer que « Aujourd’hui, à la lumière de nombreuses expériences de terrain, la gestion des bassins versants encourage la participation de multiples parties prenantes au règlement des conflits pour des ressources rares, à l’établissement d’un équilibre entre des besoins concurrentiels et à la création d’avantages tant pour les populations que pour l’environnement. » Il avance également que la mobilisation de ressources en vue de la concrétisation de ce projet est importante car des contributions attendues du gouvernement ainsi que des partenaires pour débloquer des fonds du FEM qui y sont destinés.