Le CSI dresse son bilan

20 Apr 2023

Le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) a présenté son rapport annuel de l’année 2022, à son siège à Antaninarenina ce matin. C’était l’occasion pour Sahondra Rabenarivo, présidente du CSI, et son équipe de faire une évaluation des travaux effectués par l’institution mais aussi des tâches inachevées. Plusieurs points ont été énumérés lors de cette présentation.

Entre autres, l’année 2022 est marquée par l’achèvement du processus de mise en place des organes de lutte contre la corruption, notamment l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI), le lancement et l’opérationnalisation du Système d’Information Intégré de la Gouvernance et de l’Anti-Corruption (SIIGAC) ou encore la mise en place du site Web IVOTORO, une mesure de prévention des risques de corruption liée au manque d’information. Cependant, des obstacles ralentissent les travaux de l’institution. On parle ici du budget alloué aux Institutions de lutte Contre la Corruption (ILCC) largement inférieur à l’objectif attendu, de dispositifs anti-corruption disparates, ou encore de Répression pénale et/ou disciplinaire ineffective, entre autres : une année blanche pour la Haute Cour de Justice (HCJ), une faible saisine d’office des autorités d’enquêtes et de poursuite, une mécanisme de protection des dénonciateurs insuffisant et une poursuite disciplinaire des agents corrompus non systématique.

Par ailleurs, Sahondra Rabenarivo déplore un certain manque de volonté politique dans la mise en œuvre de la stratégie « tolérance zéro » dans la lutte contre la corruption. Et pour cause. Le fait est que l’Etat prend trop de temps pour appliquer les textes en vigueur dans la lutte contre la corruption. Elle a notamment relaté que la procédure pour adopter le décret d’application de la mise en place de l’ARAI a pris quatre ans. Pourtant, cela aurait dû déjà être fait depuis 2019. Selon Sahondra Rabenarivo, beaucoup de décrets sur la lutte contre la corruption sont encore en attente de promulgation et des améliorations dans le cadre de cette lutte sont encore à faire.

Le CSI espère que cette latence sera moins effective car c’est la marque d’un manque de volonté politique du pouvoir en exercice. Sahondra Rabenarivo a aussi exprimé son désarroi par rapport au fait qu’aucune mise en accusation n’a été faite à l’encontre des « gros poissons » de la corruption depuis 2019.

Loïc Raveloson