Le Conseil des ministres appelle à la vigilance face à la propagation de fausses informations

12 Jan 2023

Des mesures strictes seront prises à l’encontre du propagateur à l’origine des informations selon lesquelles des enfants sont mis en vente à Ikongo, a-t-on martelé mercredi 11 janvier dernier en Conseil des ministres. Après vérification et collecte d’informations, aucun cas de commerce d’enfants n’a été constaté et n’a eu lieu sur l’ensemble du district, a-t-on souligné. Les responsables des forces de l’ordre locale, l’association des maires, les acteurs sociaux en charge de la lutte contre l’insécurité alimentaire dans la région, ainsi que la Commission nationale indépendante des droits de l’homme, tous démentent formellement la nouvelle qui a été diffusée par certains médias et relayés par les réseaux sociaux.

Aucun cas de traite intentionnelle d’enfants n’a été constaté à Ikongo, a-t-on évoqué mercredi en Conseil des ministres. Aussi, une enquête a-t-elle été ouverte pour connaître l’origine de cette rumeur. Face à la situation, le Conseil des ministres a appelé à la vigilance des citoyens car certains hommes politiques se serviront des fausses informations et des rumeurs comme armes politiques. Des mesures strictes seront prises à l’encontre du propagateur des fausses nouvelles d’Ikongo, a-t-il décidé.

“Le trafic d’enfants n’est pas compatible avec la culture et les valeurs malagasy, quelles que soient les circonstances, donc la stratégie politique qui est utilisée, la propagation de rumeurs pour saper l’opinion publique et porter atteinte à la sécurité intérieure, est totalement condamnable”, a martelé le Conseil, dirigé par le Président Rajoelina.

Outre les vérifications effectuées par les forces de l’ordre et autorités sur place, et en plus des démentis faits par les maires locaux et les acteurs sociaux, la Commission indépendante pour la protection des droits de l’homme (CNIDH) a elle aussi mené son enquête et nie l’existence de tout commerce d’enfants à Ikongo. La CNIDH rapporte que la malnutrition qui y a sévi après le passage du cyclone Batsirai a contraint certains parents à placer leurs enfants chez des personnes de bonne volonté. Une quinzaine d’enfants sont concernés par cette situation, selon le CNIDH qui indique qu’aux dernières nouvelles, ces enfants réintègrent petit à petit leurs familles. La CNIDH rapporte également trois cas d’abandon d’enfants survenus à Ikongo en 2022, en raison des difficultés financières de leurs parents. Les fokontany et communes concernées ont effectué des recherches pour ramener ces enfants au sein de leurfs familles, ajoute-t-elle.

Le district d’Ikongo ayant été fortement touché par les cyclones en 2022 bénéficie actuellement des aides de l’Etat déployées par le BNGRC,  la Cellule de prévention des urgences et de FID ainsi que des appuis du PAM et des autres organismes intervenant sur place. D’après la CNIDH, l’isolement du district en raison de la dégradation des infrastructures routières aggrave quand même la situation. En effet, cela a conduit à une hausse exorbitante du coût de la vie, rendant vulnérable la situation économique des habitants et engendrant une situation de malnutrition répétitive dans la localité.

 

Méira