Lancement d’un géoportail de suivi des feux pour lutter contre la dégradation des paysages terrestres à Madagascar

21 Jul 2021

Pour faire face à la dégradation de ses paysages terrestres, le ministère de l’ Environnement et du Développement durable vient de finaliser une stratégie nationale de gestion des feux en utilisant des outils de gestion des feux efficaces, tout en considérant la multiplication des facteurs impliqués et la diversification de leurs origines. En partenariat avec la GIZ, un géoportail de suivi des feux intégrant des systèmes de prévision et d’alertes précoces a été lancé.

D’après les explications, cet outil intègre également des systèmes de suivi des feux actifs et des systèmes de surveillances des surfaces brûlées mensuelles et annuelles à l’échelle nationale avec des informations à différents niveaux (national, régional et communal). Pour le MEDD, la gestion des feux est un un projet pérenne qui accompagne la reforestation et la protection des ressources naturelles. Outre les luttes actives durant la période sèche, des préventions en amont et suivi post feux doivent être planifiées pour la mise en œuvre de la note politique sur la gestion des feux, soutient-on.

La pratique de feu, volontaire, mal maîtrisée ou intentionnelle, par la population locale constitue un des facteurs de dégradation des ressources naturelles à Madagascar notamment les ressources forestières et les savanes qui entraîne par la suite la dégradation du sol. Ce phénomène persiste toujours et risque même de prendre de plus en plus d’ampleur au détriment du développement économique et écologique du pays. Malgré les efforts déployés par l’Etat depuis quelques années en effet, que ce soit en matière de sensibilisations ou en interventions de lutte, la pratique continue et diminue rapidement le couvert forestier.

La dégradation des paysages terrestres de Madagascar a d’énormes impacts notamment sur la fertilité des terres agricoles. La situation provoque de sérieuses perturbations au niveau des ressources hydriques entraînant une dégradation des terres couvrant plus de 46% de la superficie du pays avec un coût chiffré à 21 % du PIB, indique-t-on auprès du ministère de l’Environnement. Au-delà des pertes de biodiversité et économiques, les risques indirects des incendies sont multiples: assèchement des cours d’eau en saison sèche, appauvrissement des sols, une érosion à grande échelle, et des risques de désertification, etc… autant de maux qui affectent directement les populations locales et leur milieu de vie dont une grande partie se nourrit des produits d’une agriculture vivrière traditionnelle et ou d’une pêche artisanale. D’où la nécessité de remédier rapidement et efficacement à la situation, notamment à travers ce géoportail de suivi des feux et l’application de la stratégie nationale de gestion de feux. D’après le MEDD, tous les écosystèmes forestiers sont touchés par le phénomène de dégradation à Madagascar: les forêts humides de l’Est, les forêts sèches de l’Ouest et les forêts épineuses du Sud, la forêt littorale, la forêt de Tapia, les mangroves et les forêts de plantation.

 

Méira