Lancement de la phase de préparation du projet de conservation et de restauration du bas Mangoky et Sud Mananara

9 Nov 2020

A l’issue d’une réunion organisée en juillet 2020 dans le but d’informer sur les récentes avancées et attentes pour la phase de préparation du projet « Conservation de la Biodiversité, Restauration et Gestion Intégrée et Durable des Bassins Versants du Bas Mangoky et Sud Mananara », cette dernière est lancée ce jour en ligne regroupant les décideurs, partenaires-clés et les médias.

Madagascar est l’un des 34 points hotspots mondiaux de la biodiversité dans le monde avec des niveaux extraordinaires de biodiversité et d’endémisme avec un niveau de menace extrêmement élevé. Les avantages procurés par la biodiversité à Madagascar sont immenses: plus de 18 millions de personnes dépendent de la biodiversité pour leurs besoins de subsistance, 80% étant essentiellement entièrement tributaires des ressources naturelles. Selon la stratégie et le plan d’action nationaux pour la biodiversité 2015-2025, la déforestation et la dégradation des forêts sont parmi les plus grandes menaces pour les écosystèmes terrestres de Madagascar.

L’exploitation illégale et abusive des ressources naturelles, y compris dans les zones protégées, demeure également une préoccupation pour les espèces en danger critique d’extinction, en danger d’extinction, et vulnérables. En raison du taux d’endémisme élevé du pays, la perte d’un hectare de forêt à Madagascar a un effet plus important sur la biodiversité que la disparition des forêts ailleurs dans le monde.

Les principaux défis environnementaux comprennent les questions liées à la gestion des ressources en eau, à la conservation d’une biodiversité d’importance mondiale et au maintien et à l’amélioration de la fertilité des sols. Les paysages cibles sont également confrontés à des défis institutionnels (gouvernance locale limitée, manque de capacités, mécanismes financiers efficaces), et socio-économiques (croissance démographique, productivité limitée, pratiques non durables, système de gestion des droits fonciers inadéquats).

Ce projet qui sera financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM7) vise à soutenir les efforts du gouvernement pour résoudre les problèmes environnementaux mentionnés ci-dessus en promouvant la gestion intégrée de l’utilisation des terres et la conservation de la biodiversité dans les paysages et les bassins versants dégradés du sud de Madagascar tout en garantissant des options alternatives de moyens de subsistance et des entreprises inclusives. Le projet vise à s’attaquer aux principaux facteurs de perte de biodiversité, à savoir le changement d’habitat (perte, dégradation et fragmentation) et l’utilisation non durable des ressources.

Grâce au financement consenti par le Conseil du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), Madagascar va mettre l’accent sur l’intersection critique entre l’agriculture et préoccupations environnementales.

“Il faudra mener une réflexion sur l’impact écologique potentiel des politiques agricoles en recherchant les défauts d’alignement possibles et en nous interrogeant sur la façon de concilier les objectifs de durabilité et de croissance de la productivité” a affirmé le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Lucien Ranarivelo.

« Pour s’attaquer à ces facteurs, il faut revoir les plans et les pratiques de gestion à la fois dans les aires protégées et sur les terres de production environnantes, qui contribuent à parts égales à la perturbation de ces écosystèmes. Le changement d’habitat et l’utilisation non durable dans les paysages ciblés sont le résultat de pratiques agricoles non durables, de l’exploitation forestière illégale, de la chasse et de l’empiètement agricole » souligne le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Baomiavotse Vahinala Raharinirina.

En adoptant une approche paysage, le projet vise à restaurer les écosystèmes au sein des aires protégées, parallèlement à la gestion durable des terres désignées pour l’agriculture, les pâturages et la foresterie. L’expansion et la consolidation des aires protégées existantes est un élément nécessaire d’un ensemble d’activités pour la conservation et l’intégration de la biodiversité.

« Le projet est conçu pour renforcer les systèmes alimentaires nationaux tout en apportant des avantages environnementaux aux populations. Ils aideront les petits exploitants agricoles, les pêcheurs et les forestiers à diversifier leurs moyens de subsistance et à renforcer leur résilience au changement climatique et à d’autres facteurs de stress majeurs, tels que le virus COVID-19 » selon le Représentant de la FAO à Madagascar, Mbuli Charles Boliko.