L’air se dégrade à nouveau à Antananarivo

11 Oct 2023

Une autre saison de pollution de l’air commence à Madagascar, particulièrement à Antananarivo.

Hier soir, la concentration de l’air en particules fines (PM 2,5) à Antananarivo était de 350 µg/m³. Cela représente 23 fois la norme de l’OMS, qui est de 15 μg/m3, rapporte INDRI (Initiative pour le Développement, la Restauration écologique et l’Innovation).

Cette pollution est dévastatrice pour la santé. Les particules PM 2,5 sont si petites qu’elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même passer dans la circulation sanguine. Selon les scientifiques, une exposition prolongée à ces particules peut entraîner des maladies respiratoires chroniques, des maladies cardiaques, des AVC et affecter le développement des poumons chez les enfants. La pollution aux particules fines entraîne aussi une réduction du fonctionnement du cerveau et une augmentation du risque de maladies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer.

Ces particules ont aussi des effets nocifs sur les grossesses, augmentant les risques de prématurité, de faible poids de naissance et de complications périnatales.

Selon INDRI, les niveaux de pollution actuels sont surtout liés à la saison des feux de brousse. Ce problème vient s’ajouter à la pollution chronique d’Antananarivo (circulation, usines, brûlis de déchets, briqueteries). Il est donc impératif d’agir.

L’Initiative pour le Développement, la Restauration écologique et l’Innovation alerte sur cette situation depuis des années. Malgré diverses annonces, rien n’a été fait. Pourtant certaines mesures sont faciles à mettre en œuvre et ne nécessitent même pas de moyens financiers, souligne-t-elle.

A titre d’exemple, INDRI propose de donner instruction à toutes les écoles d’éviter le sport en dehors du créneau horaire entre 10h et 13h où la ville est généralement moins pollué, ce afin de préserver les enfants.

« Les autorités disposent de toutes les informations en temps réel. Il est criminel de ne pas en faire bon usage pour protéger la population. Nous rappelons d’ailleurs aux responsables publics que même leurs enfants respirent », indique INDRI.