La taxation du maïs et du blé amorcera une hausse des prix selon les éleveurs
Le Projet de Loi de Finances 2020 (PLF 2020) prévoit une retaxation à la TVA du maïs et du blé. Ce qui devrait rapporter 50 milliards à l’Etat. L’Assemblée nationale a validé la retaxation en adoptant le PLF 2020 le 30 novembre dernier. L’association Malagasy Professionnels de l’Elevage (MPE) a rencontré les membres du Sénat en fin de semaine pour plaider la cause des éleveurs, en soulignant qu’une telle mesure provoquerait une hausse de 30 à 40% des prix des provendes à Madagascar, mais aussi du prix de vente des produits d’élevage au grand public.
Les sénateurs semblent déterminés à appuyer la démarche du MPE. Le sénateur, Mourad Abdirassoul, est explicite. “Frapper le maïs et le blé d’une TVA c’est provoquer une hausse des prix sur les marchés. Nous allons demander davantage d’explications au ministre des Finances à propos de cette mesure. Je suis formellement opposé à cette mesure, dans l’immédiat” explique-t-il.
Selon les explications des éleveurs, l’application de la TVA au maïs et au blé engendrera à coup sûr une hausse des prix des produits d’élevage sur le marché local. Le maïs est en effet la matière première principale des produits d’alimentation destinés aux animaux.
Le MPE propose des solutions alternatives afin que les acteurs et l’Etat s’y retrouvent. “Nous ne sommes pas opposés à l’application de la TVA sur le maïs et le blé, mais ce n’est pas le bon moment. Il faudrait donner le temps aux secteur élevage de devenir plus solide” souligne Rivo Raberivelo, président du conseil d’administration du MPE.
L’association suggère également que des taxes selon le nombre d’animaux d’élevage soient appliquées. Le MPE annonce par ailleurs que l’ensemble des acteurs du secteur élevage doit basculer dans le formel à partir de 2020.
Dans un entretien avec Radio France Internationale (RFI), le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC) s’est avait alerté sur des zones d’ombres du PLF 2020, notamment sur la taxation du maïs et le blé. “Il n’y a pas non plus suffisamment de transparence sur les impacts que ces mesures devraient avoir pour la population : quand on décide de rétablir les taxes sur le maïs et le blé, qu’est-ce qu’on attend de cette rentrée d’argent?” avait demandé Hony Radert, secrétaire générale du CCOC.
La retaxation à la TVA du maïs et du blé va être un sujet brûlant lors du passage du PLF 2020 au sénat, qui semble opposé à la mesure. La session parlementaire est prévue prendre fin le 13 décembre prochain.
Mika Ramionona