La Société civile craint un vote expéditif de la PLF2021

19 Nov 2020

Les bonnes pratiques au niveau mondial et la recommandation pour une meilleure transparence et participation publique au budget exigent que le projet de Loi de Finances initiale (PLFI) 2021 soit publié et déposé à l’Assemblée Nationale au plus tard fin Octobre 2020. Or, ce texte venait seulement d’être publié et déposé par le ministère de l’Economie et des Finances le 17 novembre 2020.

Les organisations de la société civile déplorent cette situation alors que ce document est l’outil principal incontournable pour connaître le programme du gouvernement dans l’utilisation de l’argent public.

Ce PLF va-t-il de nouveau être voté à la va-vite sans considération de l’intérêt de la nation et des citoyens? C’est la question que se posent les organisations de la Société Civile.

« Si la Loi donne trente jours aux députés pour examiner le texte en première lecture et 15 jours pour les Sénateurs, compte tenu de la durée de la session parlementaire, nous risquons de nouveau d’avoir un vote expéditif de ce texte fondamental, avec un examen superficiel, voire inexistant et aucun débat citoyen. Le droit à l’information, à la transparence et à la redevabilité des citoyens sont ainsi mis à mal, ce retard incompréhensible et intolérable est contraire aux principes de bonne gouvernance dans un Etat de droit », regrettent les organisations de la Société Civile.

Ces dernières s’insurgent ainsi contre ce qu’elles qualifient de « manque flagrant de respect de la Loi et cette négligence de la part de l’Exécutif du pouvoir législatif et des Institutions (Assemblée Nationale et Sénat) ainsi que des Citoyens ».

Les Organisations de la Société Civile espèrent que, pour cette fois-ci, les députés vont s’armer de courages et d’abnégations pour faire les efforts nécessaires et prendre le temps de consulter/demander les avis de toutes les parties prenantes du secteur privé pour les secteurs économiques et de la société civile pour les secteurs sociaux et environnementaux ; et de scrupuleusement analyser ce PLFI 2021 pour l’intérêt des citoyens malagasy notamment des zones et groupes vulnérables.

Les Organisations de la Société Civile souhaitent que la pratique malencontreuse devenue une mauvaise habitude des députés de voter le budget après seulement revendications et défenses de leurs propres intérêts cesse. « Celle-ci ternit l’image de cette noble et importante Institution, garante de la démocratie et de l’équilibre de pouvoir et risque d’entamer encore davantage la confiance des citoyens envers les leaders et partis politiques », selon les OSCs.

Selon l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, le Ministre de l’Economie et des Finances est prévue présenter le Projet de loi portant Loi de Finances pour 2021 devant les députés, demain 20 novembre. Dans la même journée, une réunion réservée à la lecture commune dudit projet de Loi est prévue au sein des Commissions concernées. Les travaux de Commissions se poursuivront le lundi 23 novembre jusqu’au 26 novembre tandis que la séance plénière consacrée à l’examen du PLFI2021 en vue de son adoption est prévue le 27 novembre.

Concernant le Sénat, les Organisations de la Société Civile appellent la Chambre Haute à se pencher sur ce PLFI 2021 et les autres projets/propositions de lois qui seront soumis, pour démontrer au pays tout entier que le bien commun leur importe par-dessus tout, quoi qu’il advienne. Les OSCs déplorent les blocages budgétaires que subirait le Sénat et les considèrent comme une menace au bon fonctionnement démocratique des Institutions.

 

Lanja R.