La région Menabe apporte son grain de sel aux ménages
Une cérémonie de remise officielle des équipements d’iodation du sel financés par l’USAID via l’UNICEF et d’iodate de potassium financé par le secteur privé japonais et aussi l’inauguration de la production de sel iodé par les moyens producteurs de sel du Menabe a eu lieu ce jour dans la ville de Morondava. L’ensemble de cet investissement (dont la Machine à oder, Iodate de potassium, équipements de laboratoires, outils de contrôles externes, formation des équipes de contrôle) d’une valeur de US$ 600,000 soit près de 2.2 milliards d’Ariary, rentre dans le cadre de la redynamisation du programme d’iodation et de fluoration du sel à Madagascar.
Cette donation va donner, à compter de ce mois de février 2019, la capacité aux moyens producteurs de sel du Menabe, de produire et distribuer dorénavant du sel adéquatement iodé. Près de 18% des ménages de plus vont en bénéficier au niveau national.
Aujourd’hui, moins de 25% des ménages ont accès au sel iodé et fluoré à Madagascar. Plus de 76% des femmes sont déficientes en iode et 84% des femmes enceintes sont gravement déficientes. Or, le fluor est essentiel pour prévenir la carie dentaire. L’iode de son côté est indispensable à la formation du cerveau et la croissance des enfants dès le début de la grossesse et demeure essentiel pour la santé tout au long de la vie. Il prévient ainsi la malnutrition chronique.
En 2017, l’UNICEF a estimé que Madagascar perd US$ 743 millions par an à cause de la malnutrition chronique, appelé aussi retard de croissance, qui touche près de 50% des enfants de moins de 5 ans. Plus de 12% de cette perte annuelle, soit US$ 87 millions, équivalente à 313 milliards d’Ariary, est imputable au manque d’accès au sel iodé.
Ainsi, depuis 2015, l’USAID – que nous remercions – supporte la relance de l’iodation du sel à Madagascar à travers l’UNICEF. L’investissement de USAID a été crucial pour la santé de la population Malagasy. Il a permis l’organisation de plusieurs producteurs de sel de Morondava en Comptoir du Sel pour la production de sel iodé. De plus, l’USAID a aussi appuyé le développement d’un système de contrôle qualité qui est maintenant fonctionnel à Diego, Morondava et Antananarivo. Le Japon, par le biais d’un consortium du secteur privé et public, à savoir l’Association des Industries de l’Iode, la Fondation pour la Science de la Croissance au Japon, Association du Gaz Naturel de Keiyo et la préfecture de Chiba, a fait un don de 850kg d’iodate de potassium à l’Etat Malagasy à travers le Ministère de la Santé Publique, qui a été remis ce jour au Comptoir du Sel Iodé de Menabe (COSIM), afin de lancer la production de sel iodé.
Enfin, l’Association Odontologique Internationale appuie techniquement le plaidoyer auprès des grands producteurs pour le développement de la fluoration du sel et son contrôle qualité. Ils appuient aussi les moyens producteurs dans l’initiation de la fluoration.
Afin d’assurer la pérennisation de ces investissements, Monsieur Michel Saint-Lot, représentant de l’UNICEF, au nom des partenaires techniques et financiers (PTF), a exhorté le gouvernement à s’engager pleinement au contrôle de qualité du programme d’iodation et de fluoration du sel. Il s’est adressé également à tous les producteurs de sel, grossistes, emballeurs et vendeurs, pour souligner et insister sur leur responsabilité sociale pour le bien-être de la population de produire et d’offrir du sel iodé et fluoré de qualité qui respecte les normes établies.
Les partenaires techniques et financiers appuient particulièrement les moyens et les petits producteurs pour que ces derniers puissent initier l’iodation et la fluoration et devenir autonomes dans cette production. Les grandes entreprises sont encouragées à initier elles-mêmes et de soutenir de façon durable cette production de sel iodé et fluoré.
Les participants à la cérémonie ont encouragé la population à exiger, acheter et consommer le sel iodé et fluoré qui est essentiel pour la santé des femmes enceintes, des enfants et de toute la population en apportant l’Iode et le Fluor qu’on ne trouve pas en quantité suffisante dans les aliments à Madagascar.