La promiscuité dans les ménages contribuerait à la transmission du SARS-CoV-2

19 Oct 2021

Les ménages pourraient être parmi les plus à risque de transmission du virus SARS CoV-2, agent pathogène causant la Covid-19, selon l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM).

Grâce à un appui financier de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’IPM a mené une étude des premiers cas de Covid-19 détectés à Antananarivo et de leurs contacts intra-domiciliaires. L’objectif est de caractériser les paramètres épidémiologiques de la Covid-19.

De mars à juin 2020, 96 cas confirmés de Covid-19 et leurs contacts intra-domiciliaires ont ainsi été suivis durant 21 jours durant lesquels des prélèvements naso-pharyngés/oropharyngés et sanguins ont été périodiquement réalisés pour suivre l’évolution de l’infection par le SARS-CoV-2 chez les cas confirmés et détecter l’apparition de l’infection chez leurs contacts, explique-t-on.

« Parmi les 179 contacts dans les ménages qui ont accepté d’être suivis, 56 ont contracté une infection par le SARS-CoV-2. Ces résultats ont montré qu’une personne infectée par le virus SARS CoV-2 peut le transmettre à une ou deux personnes vivant dans le même domicile qu’elle dans une période de 7 jours. Le délai entre l’apparition des symptômes chez le cas confirmé et chez le contact était de 6 jours en moyenne, et la période d’incubation était estimée à 4 jours. Par ailleurs, nous avons observé que l’apparition des nouveaux cas de Covid-19 était plus fréquente chez les contacts les plus âgés » rapporte l’IPM.

A Madagascar comme dans les autres pays à faible revenu, les recommandations sanitaires comme le port de masque dans les espaces partagés à domicile et la séparation physique avec une personne infectée, sont difficilement applicables. En effet, les ménages malgaches occupent une surface moyenne de 26 m2 pour 4,8 individus par ménages en moyenne, souligne-t-on. Ces paramètres pourraient ainsi expliquer les résultats de l’étude réalisée par l’Institut Pasteur de Madagascar. Selon cette étude, la promiscuité dans les ménages contribuerait à la transmission du SARS-CoV-2, notamment chez les sujets âgés.

Faut-il rappeler que dès l’apparition des premiers cas de Covid-19 à Madagascar le 19 mars 2020, le gouvernement a mis en place des mesures restrictives pour empêcher la transmission de la maladie dans le pays. Pourtant, durant la première vague, Madagascar a enregistré 5553 cas. Les taux élevés de transmission observés au sein des ménages à Antananarivo soulignent la nécessité de renforcer les mesures préventives pour réduire la transmission communautaire, note l’IPM.

Lanja R.