La malnutrition chez les enfants devrait quadrupler dans le Sud de Madagascar, avertissent l’UNICEF et le PAM

27 Jul 2021

Selon les estimations, au moins un demi-million d’enfants de moins de cinq ans vont souffrir de malnutrition aiguë, dont 110 000 dans un état grave, dans le Sud de Madagascar touché par la sécheresse, subissant des dommages irréversibles à leur croissance et à leur développement. Le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë devrait quadrupler depuis la précédente évaluation menée en octobre 2020, préviennent l’UNICEF et le Programme Alimentaire Mondial (PAM).

« Ce qui se passe actuellement dans le Sud de Madagascar est déchirant. Nous ne pouvons pas tourner le dos à ces enfants dont la vie est en jeu », a déclaré Moumini Ouedraogo, Représentant du PAM à Madagascar. « Nous devons redoubler d’efforts pour freiner cette aggravation catastrophique de la faim, mais nous ne pouvons le faire sans ressources financières importantes et sans l’adhésion de nos partenaires. »

Quatre années consécutives de sécheresse ont détruit les récoltes et coupé l’accès des populations à la nourriture. À l’approche de la période de soudure, période de l’année où les stocks alimentaires sont faibles, la crise devrait s’accentuer considérablement. Plus de 1,14 million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire dans le Sud de Madagascar et le nombre de personnes en situation « catastrophique » (Phase 5 de l’IPC) risque de doubler pour atteindre 28 000 d’ici octobre.

Le district d’Ambovombe-Androy le plus touché, où les taux de malnutrition aiguë globale ont atteint un taux alarmant de 27 pour cent, est menacé de famine à moins que des mesures urgentes ne soient prises pour empêcher une nouvelle détérioration. La crise a été aggravée par la médiocrité des installations de santé et d’assainissement ainsi que le manque d’eau potable.

« Il est urgent d’investir dans la prévention et le traitement de la malnutrition chez les enfants pour éviter que la situation ne devienne encore plus critique », a déclaré Michel Saint-Lot, Représentant de l’UNICEF à Madagascar. « En offrant aux familles un accès à l’eau potable et en traitant les enfants malnutris avec des aliments thérapeutiques, des vies peuvent être sauvées. Mais nous devons agir maintenant. »

La hausse continue des prix de certains aliments de base associée à une baisse marquée de la disponibilité sur les marchés continue d’avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire. De plus, les restrictions continues liées au COVID-19 posent des problèmes supplémentaires, limitant ainsi l’accès des personnes à la nourriture, aux marchés et à l’emploi.

Le PAM et l’UNICEF travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement malgache et leurs partenaires depuis l’année dernière pour lutter contre la grave famine dans le Sud. Étant donné que la crise s’approfondit, les efforts doivent être intensifiés, et les agences des Nations Unies sont en train de renforcer leur riposte nutritionnelle d’urgence dans le Sud. Une réponse intégrée s’attaquant à toutes les causes de la malnutrition s’avère nécessaire. Le traitement de la malnutrition doit aller de pair avec un plan de prévention et de réponse multisectoriel solide en collaboration avec tous les partenaires et les autorités nationales.