La déforestation dans la zone du COMATSA réduite de 23% entre 2022 et 2023

D’après une analyse de la déforestation réalisée cette année dans la zone du Corridor Marojejy Anjanaharibe Sud Tsaratanana (COMATSA), la déforestation a été réduite de 23% entre 2022 et 2023.

La surface déforestée est en effet passée de 2.450 hectares en 2022 à 1.747 hectares cette année. Cette diminution résulte principalement d’une réduction des feux et de la culture itinérante sur brûlis, selon WWF Madagascar.

Le COMATSA s’étend sur une superficie de 318.087 hectares. Les efforts de conservation se concentrent sur la réduction de la pression autour de cet écosystème.

Les actions de sensibilisation, entre autres, la pose de plaque de signalisation à l’entrée des zones protégées, ainsi que la mise en place de patrouilles mixtes (communautés, OSC, DREDD) ont contribué à dissuader la propagation des feux dans les zones protégées, indique-t-on. Une autre pratique, appelée le « tatakafo » est également adoptée et consiste à délimiter les surfaces destinées à l’agriculture et permet ainsi de restreindre les feux liés à la culture itinérante sur brûlis. À la mise en place des « tatakafo » s’ajoutent les sensibilisations systématiques effectuées par les équipes de terrain du WWF et l’application du « Dina » par les communautés autour de COMATSA.

Bien que d’importants efforts ont été réalisés en matière de lutte contre la déforestation, les communautés doivent faire face à face à la « saison des feux », entre septembre et décembre, durant laquelle les feux de brousse, les défrichements et autres pratiques agricoles telles que le « tavy » sont massivement pratiqués.

Assurer la durabilité des revenus des communautés autour de l’aire protégée COMATSA, notamment ceux qui bénéficient directement des services fournis par cet écosystème, constitue également un aspect prioritaire. C’est d’ailleurs dans l’objectif d’une autonomisation des communautés que 4.203 producteurs issus de 11 organisations communautaires ont bénéficié, entre janvier et juin 2023, d’une formation sur les bonnes pratiques agricoles et à l’adaptation au changement climatique (pratiques durables, agroforesterie…). La formation consistait aussi à proposer des alternatives pour réduire la pression sur les écosystèmes. Parmi ces alternatives, le partenariat avec le secteur privé pour le marché de la vanille, certifiée « zéro déforestation », en consortium avec Helvetas, grâce auquel les communautés de base productrices de vanille perçoivent une prime environnementale par kilo de vanille acheté.