La Covid-19 contribue à dégrader davantage la malnutrition aiguë dans le Sud
D’après le résultat de l’IPC sur la malnutrition aiguë et concernant 6 districts du Grand Sud (Fort Dauphin, Ambovombe, Beloha, Ampanihy, Betioky Sud et Tuléar 2), la Pandémie du Covid19 contribue à dégrader davantage Publié en Mai 2020 la malnutrition aiguë dans le Sud Madagascar où 119 674 enfants de 6 à 59 mois, malnutris aigus, ont besoin d’un traitement.
Entre février et avril 2020, quatre districts dans le Sud de la Grande île ont été classifiés en phase Sérieuse (IPC Phase 3) et deux districts en phase Alerte (IPC Phase 2).
Au total, plus de 100 000 enfants souffriront de la malnutrition aigüe durant l’année 2020, dont plus de 19 000 cas sévères dans les six districts analysés, sur base de la prévalence combinée de trois formes de malnutrition aigüe issues des enquêtes de nutrition réalisée entre février et mars 2020.
Entre Mai et Août 2020, la situation nutritionnelle ne connaitra pas une évolution marquée sur l’ensemble des 6 districts analysés qui resteront dans la même phase que celle de la période de février à avril. A partir de septembre 2020, si des dispositions utiles ne seront pas prises, une détérioration assez importante de la situation nutritionnelle sera observée entrainant ainsi un changement de phase pour 2 districts.
Une légère amélioration de la situation nutritionnelle est attendue dans l’ensemble des districts suite à la période poste récolte qui serait impactée négativement par une recrudescence des maladies et les impacts négatives du COVID-19 sur le système alimentaire et l’accès aux services de sante entre mai et août 2020. Par ailleurs, on s’attend a une détérioration de la situation nutritionnelle sur l’ensemble des 6 districts au-delà du mois d’août en raison la saison de soudure agricole et de la persistance des effets du COVID-19, qui feront basculer le district de Betioky en IPC Phase 3 (Sérieuse) et le district d’Ambovombe en phase Critique (IPC Phase 4) nécessitant donc une attention particulière et une réponse urgente et ciblée.
Les facteurs contributifs majeurs de la détérioration de la situation nutritionnelle incluent l’apport alimentaire inadéquat, la mauvaise diversité alimentaire des enfants et des femmes, la forte prévalence des maladies (diarrhée, l’IRA, paludisme) en liens avec un accès difficile au service de santé. Le niveau élevé d’insécurité alimentaire (IPC – Insécurité alimentaire aiguë Phase 3) dans la plupart des districts ainsi que le faible accès à l’eau potable aussi contribuent à augmenter les niveaux de malnutrition aigüe. Enfin, l’épidémie du COVID-19 constitue le choc inhabituel aggravant de la malnutrition aigüe avec les perturbations sérieuses qu’elle engendre sur le système alimentaires et sanitaire.
Lanja Ramiah