La capture, la détention, le commerce et la consommation de lémuriens sont interdits à Madagascar

13 Mar 2023

Le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) rappelle que la capture, la détention, le commerce et la consommation de lémuriens sont interdits à Madagascar.

Le MEDD rappelle que l’endémicité des lémuriens de Madagascar constitue la richesse faunistique exceptionnelle de la Grande île. A part les services écosystémiques qu’ils assurent, les lémuriens contribuent également au développement économique du pays par leur rôle dans l’écotourisme. Toutefois, malgré les divers avantages que peuvent procurer les lémuriens, ils subissent de fortes pressions et menaces d’extinction.

Toutes les espèces de lémuriens sont des animaux protégées et bénéficient d’une protection absolue sur le territoire malgache, souligne-t-on. Aussi, la chasse, la détention et la consommation de lémuriens sont interdites par la loi. Leur commerce est également interdit et leur exploitation n’est autorisée qu’à des fins exclusivement scientifique.
D’après toujours le ministère de l’Environnement et du Développement durable, la possession, l’achat, l’acquisition à des fins commerciales, l’utilisation dans un but lucratif, le transport des lémuriens qui sont classés en annexe 1 de la CITES sont sanctionnés d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 10 000 000 à 50 000 000 Ariary.

Dans le cadre de la protection des lémuriens, le MEDD encourage le public à dénoncer toutes les infractions liées à la chasse, la capture, le transport, la détention sans autorisation et la consommation d’animaux protégés auprès des autorités compétentes, ainsi que de ses services les plus proches.

En péril

A noter que la biodiversité de Madagascar, c’est plus de 250 000 espèces, soit 5% des espèces végétales et animales du monde alors que Madagascar ne présente que 0.12% de la surface de la terre. La Grande île abrite un quart des espèces de primates au monde et 99% des espèces de lémuriens.

98 % des espèces de lémuriens, espèces emblématiques de Madagascar sont menacées. Aujourd’hui, 13 espèces de lémuriens ont été poussées vers des catégories de menace plus élevées en raison de l’intensification des pressions humaines ; 33 espèces de lémuriens sont en danger critique d’extinction et 103 des 107 espèces sont menacées d’extinction.

4 espèces de lémuriens dont Microcebus berthae, Lepilemur septentrionalis, Eulemur flavifrons et Propithecus coquereli figurent parmi les 25 espèces de mammifères les plus menacés au monde, selon le rapport primates in peril 2022-2023.

Le microcèbe de madame Berthe ou Microcebus berthae, le plus petit primate au monde, est menacé de disparition et pourrait être le premier primate à s’éteindre en ce 21è siècle, avait indiqué le président du Groupe d’études et de recherche sur les primates (Gerp), Jonah Ratsimbazafy. En effet, l’aire protégée de Menabe Antimena où il vit est ravagée par la déforestation.

Pour faire face à la menace de disparition des lémuriens, le Pr Jonah Ratsimbazafy suggère que l’élevage en captivité serve de filet de sécurité s’il existe un risque que la population sauvage disparaisse dans la nature. « Cela nécessite la préparation de personnes professionnelles et spécialistes et une collaboration entre les professionnels dans les plus grands zoos du monde et les chercheurs spécialisés. Il devrait donc y avoir un fonds spécial pour cela, qui est un fonds d’urgence », a-t-il avancé.

Irina