IPM – Aucune défaillance dans les processus d’analyses

15 May 2020

L’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) a présenté ce 15 mai les principaux résultats de l’enquête interne menée suite au signalement de 67 cas trouvés positifs au COVID-19.

L’IPM indique avoir signalé cette singularité (32 cas à midi et 35 le soir du 6 mai) aux autorités et a indiqué avoir vérifié 4 fois, par trois techniques différentes la première série de 32 cas.

« Les équipes de l’IPM étaient bien conscientes que ce nombre de cas était plus élevé que d’ordinaire. Au vu de l’importance de la prise en charge rapide des patients, et de la prévention de la transmission communautaire, l’IPM a décidé de transmettre les résultats aux cliniciens et aux autorités (Ministère de la Santé Publique et Présidence). Cette décision était justifiée par le fait que certains de ces patients présentaient des signes évocateurs du COVID-19 (détresse respiratoire, perte de l’odorat…) ou étaient des contacts de cas confirmés », selon les explications.

Parallèlement, la Direction de l’IPM a ordonné une investigation en interne dès le 7 mai avant toute rencontre avec quelques autorités, souligne-t-on. « Des experts du Ministère de la Santé Publique ont été invités afin qu’ils puissent se rendre compte des procédures mises en place au sein du laboratoire effectuant le diagnostic virologique du COVID-19 (présence à l’IPM le mercredi 13 mai) », rapporte l’Institut Pasteur de Madagascar.

Contamination involontaire

L’IPM de poursuivre que contrairement à son laboratoire d’analyses médicales, qui a en charge tout le processus de réalisation du prélèvement au résultat, il ne réalise pas les prélèvements chez les patients suspects de COVID-19. De ce fait, le laboratoire n’a pas de responsabilité des conditions de réalisation et de transport des échantillons.

« Les investigations qui ont été menées n’ont démontré aucune défaillance dans les processus d’analyses effectuées à l’IPM et confirme que le personnel ayant eu en charge le traitement des échantillons était compétent pour les techniques de diagnostic utilisées (formation, habilitation, expérience) », a déclaré le Directeur Général de l’IMP ce jour. Lui de poursuivre qu’une analyse rétrospective des résultats a suggéré une possible contamination involontaire d’une série d’échantillon du fait de la présence d’une charge virale exceptionnellement élevée dans le prélèvement d’un patient. « Cette charge virale exceptionnelle a pu impacter toute la chaîne depuis le prélèvement dans la structure de santé jusqu’aux analyses de laboratoire de la série des 67 prélèvements traités du 4 au 5 mai 2020. Un second prélèvement effectué le 7 mai chez ce même patient, a d’ailleurs été confirmé positif à la fois par le Centre d’Infectiologie Charles Mérieux (CCIM) et l’IPM », poursuit-il.

Par ailleurs, des analyses PCR réalisés sur une deuxième série d’échantillons issus de 55 patients (sur les 67) re-prélevés du 7 au 10 mai, en l’absence de l’IPM et selon des conditions qui pourraient avoir été différentes de la première série, ont montré des résultats en totale concordance entre le CICM et l’IPM et ont confirmé la fiabilité des résultats obtenus par l’IPM.

Faut-il noter que l’Unité de virologie de l’IPM a été l’une des premières en Afrique à pouvoir détecter, par PCR, dès le 29 janvier, le nouveau coronavirus (SARS-Cov-2). Madagascar a été ainsi l’un des pays ayant pu très tôt disposer de cet outil indispensable dans la riposte contre le COVID-19. A ce jour, l’IPM a effectué à titre gracieux, dans le cadre de sa mission en santé publique, plus de 5000 PCR.

Lanja R.