Invasion de criquets écartée pour 2022

8 Feb 2022

Le ministère de l’Agriculture annonce que le risque d’invasion de criquets dans le pays est écarté pour cette année. Hier, 7 février, le premier responsable de la FAO Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles, Mbuli Charles Boliko, a aussi indiqué “qu’il y a peu de chance qu’une recrudescence ou une invasion de criquets se produise cette année“.

Un résultat qui va rassurer les producteurs et que l’on doit notamment aux actions de prospection et de traitement rapides menées sur le terrain, indique-t-on.

Il y a une semaine, les techniciens du ministère, appuyés par la FAO ont procédé à un traitement barrière (inhibiteur de croissance appliqué au stade larvaire). Traitement qui permet de protéger plus de 20 000 hectares de terrains arables. Des suites des missions de prospection de la semaine passée, trois mille hectares infestés par des criquets ailés ont été localisés et traités par voies terrestre et aérienne, a-t-on précisé.

Dans ce dessein, les éclosions massives localisées à Manja, Befandriana Sud, Ankazoabo et sur la partie Nord du plateau de l’Ihorombe sont quant à elles, suivies de près. “L’intervention va se faire rapidement dès leur arrivée au troisième stade larvaire, stade permettant l’utilisation optimale des moyens à disposition” a expliqué Saïd Lagnaoui, expert international en gestion de campagnes acridiennes de la FAO, coordonnant des campagnes de lutte antiacridienne dans une vingtaine de pays et qui appuie Madagascar depuis le début de la campagne en septembre 2021.

Par ailleurs, Madagascar s’est doté des moyens techniques, humains et matériels nécessaires pour maîtriser la situation acridienne ; notamment, deux hélicoptères de pointe mobilisés respectivement en décembre 2021 et janvier 2022, afin de couvrir une aire grégarigène qui s’étale sur 19 millions d’hectares depuis Morondava jusqu’à l’extrême Sud de l’île et d’Est en Ouest. Les équipements d’épandage autoportés sont à la pointe de la technologie. Pour ce qui est du stock de pesticides, une quantité de 60 000 litres importée dans le cadre d’une opération de triangulation Madagascar-FAO-Maroc, viendra bientôt renflouer le stock” rapporte la communication officielle du ministère.

Connaissant la dynamique des populations de criquets, les équipes de l’IFVM sont à présent rodées pour réaliser une lutte antiacridienne efficace, en respectant les paramètres cycliques et les conditions météorologiques. Pour une lutte correcte préservant l’environnement et la santé humaine, l’usage de pesticides suit un calibrage très précis et le pays a désormais les appareils terrestres et aériens de dernier cri pour cela. Et les biopesticides sont utilisés en cas d’infestation au niveau des aires protégées ou à proximité d’eaux de surface“, a précisé Saïd Lagnaoui.

Il est à noter que le litre de produit est à répartir sur 10 000 mètres carrés selon un comptage précis du nombre de gouttelettes. Et tout traitement est contrôlé en respectant les conditions météorologiques notamment la vitesse du vent, la température, l’hygrométrie et la direction des courants” précise-t-on.

Outre la mobilisation de tous les acteurs locaux sur l’importance de la lutte antiacridienne, la lutte coordonnée comprend la mise en place d’une cellule de veille, d’équipes de suivi sanitaire environnemental, d’équipe cyclique et des postes antiacridiens pour l’alerte et la surveillance. L’appui technique de la FAO répond à la requête du gouvernement de Madagascar, et la proactivité des donateurs a facilité la gestion de la campagne antiacridienne 2021/22, notamment la Banque mondiale, la République fédérale d’Allemagne et le gouvernement marocain.

Madagascar prévoit de revenir au stade de rémission au mois de juin de cette année. La mise en place d’une lutte préventive est fortement encouragée pour les années à venir afin de ne pas gaspiller les ressources et mieux protéger l’environnement” a-t-on souligné.

Rafr.