Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2022: Un score de 26/100 pour Madagascar

31 Jan 2023

Madagascar est classé 142ème sur 180 pays, avec un score de 26/100 en termes d’Indice de Perception de la Corruption (IPC). Le pays reste au même niveau qu’en 2021 même s’il gagne cinq places par rapport à l’année dernière, souligne-t-on.

A noter que le score de la Grande Île reste largement en dessous de la moyenne régionale (Afrique subsaharienne) qui est de 32/100, note Transparency International Initiative Madagascar.

Selon Transparency International-Initiative Madagascar, le progrès de la Grande île est entièrement expliqué par des considérations techniques liées à la construction de l’indice. En effet, si au point de vue arithmétique, Madagascar surclasse cette année l’Azerbaïdjan et le Myanmar (Birmanie), il réalise le même score que le Cameroun, le Libéria et l’Ouganda, trois pays qui étaient mieux notés que lui dans l’édition 2021 mais qui ont de ce fait reculé sur l’échelle. D’où ce gain virtuel de 5 places.

Trois principales raisons sont avancées par TI-MG pour expliquer la stagnation du score malgache, malgré des avancées au niveau institutionnel (mise en place de l’ARAI, extension des PAC, etc.), à savoir le manque d’investissement de l’Etat dans la lutte contre la corruption (LCC). A titre d’exemple, dans la loi de finance rectificative de 2022, le budget consacré à la lutte contre la corruption ne constitue que 0,128% du budget général de l’Etat, alors que la LCC est considérée comme une priorité nationale, souligne-t-on. TI-IM fait étalement part de la persistance de l’impunité et des immunités, due notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées ; couplée à l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, ainsi que du manque de mise en œuvre des engagements internationaux pris par Madagascar en termes de lutte contre la corruption. L’on sait par exemple que dans l’application des dispositions de la Convention des Nations Unies contre Corruption (CNUCC), 77% des recommandations ont été entamées et 23% n’ont pas du tout été entamées.

Pour améliorer son score à l’IPC et être plus efficient dans sa lutte contre la corruption, Madagascar doit se donner les moyens de sa politique, selon les recommandations de TI-IM. C’est ainsi que cette organisation recommande l’augmentation du budget alloué à la LCC, le renforcement et l’appui des organes de contrôles et du SAC, l’intensification des efforts d’assainissement des marchés publics. TI-IM recommande également d’abolir les privilèges et immunités accordées aux personnes de pouvoir ; d’assurer l’indépendance et l’impartialité de la justice ; de respecter les engagements internationaux du pays ; d’assurer l’accès des citoyens à l’information publique ; de protéger les lanceurs d’alerte (adopter la PL sur la protection des DDH) ; de promouvoir l’espace civique ; et d’accélérer la digitalisation de l’administration. Il est également recommandé de renforcer les efforts de lutte contre la corruption électorale en adoptant les réformes visant à plafonner les fonds de campagne et à assurer la transparence des sources de financement, ceci pour plus d’égalité entre les candidats.

L’Indice de Perception de la Corruption ou IPC est un indicateur utilisé par Transparency International pour classer les pays selon le degré de corruption perçu dans le secteur public de ces derniers. Il est calculé sur la base des données issues de plusieurs institutions non-gouvernementales et privées telles que la Banque Africaine de Développement, le Freedom House ou encore la Banque Mondiale.

Irina