Il y a une vraie liberté d’expression à Madagascar, soutient le PRM

13 Jun 2023

Face à la préoccupation manifestée par plusieurs ambassades occidentales après la décision du gouvernement malagasy d’interdire les réunions politiques dans les lieux publics , sachant que cette règle ne s’applique pas aux membres de l’Exécutif, le Président Rajoelina soutient que cette décision vise à garantir l’ordre public en évitant les débordements en cette période préélectorale. En tout cas, c’est ce qu’il a confié lors d’un entretient accordé à l’Express (fr).

Le Président explique dans cette interview que cette décision s’appuie sur deux ordonnances des années 1960 et qu’aucune modification de la loi n’a été entreprise par le gouvernement. D’après la délégation de l’Union européenne à Madagascar, les mesures qui ont été rendues publiques par le ministre de l’Intérieur font en effet peser une menace sur la liberté de réunions publiques par les partis politiques. Elle a d’ailleurs clarifié sa position sur le sujet. L’UE souligne alors que ce qui l’a interpellé c’est le caractère systématique qui tendait à limiter la liberté de manifestation publique à Madagascar. “Parce que réduire la liberté de réunions politiques à des lieux clos, ça restreint beaucoup l’exercice de cette liberté” souligne-t-elle.

Par rapport à la base juridique mis en avant par le ministre de l’Intérieur en prenant cette décision , une ordonnance datant de 1962, l’UE à Madagascar indique que certes c’est la législation, elle rappelle tout de même le pacte sur le droits civils et politiques que le pays a ratifié en 1971. Cet engagement international de 1971 devrait primer selon elle. ” (…) l’esprit de l’engagement de Madagascar pour les droits de l’Homme, pour la liberté d’expression notamment en ratifiant le pacte sur les droits civils et politiques, ça doit être de laisser le maximum d’espace à l’expression libre des opinions. Et donc avoir une mesure transversale qui vise à restreindre cette liberté d’opinion nous semble dommageable pour, non seulement les libertés, mais aussi le climat d’apaisement que nous voulons pour ces élections, toute la phase qui précède et toute la phase qui va suivre” soutient l’UE.
L’UE affirme alors que son communiqué est très clair et qu’elle ne change pas de position par rapport à ce qui a été exprimé dans ce communiqué.

Seulement, pour le Président Rajoelina, ce communiqué des ambassadeurs occidentaux  en avril avait des airs d’ingérences. “Jamais notre ambassadeur à Paris n’a, par exemple, fait de communiqué pour juger des mesures décidées par le président français ou son gouvernement! Et il en va de même dans les autres pays” , rétorque-t-il

Andry Rajoelina estime qu’il y a une vraie liberté d’expression à Madagascar. L’opposition peut s’exprimer et ne se prive pas de le faire quotidiennement dans les différents médias du pays, indique-t-il, en ajoutant par la suite que la Grande île a été classée 11e pays le plus démocratique d’Afrique en 2022.

 

Méira